Prisons d’Abidjan et de
l’intérieur du pays
Toute
la vérité sur "la police pénitentiaire"
Les gardes pénitentiaires ont-ils changé de statut ? Les geôliers, par le biais de leurs
syndicats notamment le syndicat national des agents pénitentiaires de Côte
d’Ivoire (Synap-ci), affirment qu’ils ont changé de statut. D’après le
secrétaire général dudit syndicat, ce changement a commencé par leur nouvelle
appellation d’agents de la police pénitentiaire au lieu de gardes
pénitentiaires. «Le changement d’appellation des gardes rentre dans le cadre de
notre nouveau statut. Cela est matérialisé par le macaron qui est visible sur
nos tenues. Le changement de statut doit avoir une incidence sur notre
traitement salarial», a-t-il expliqué. A son dire, les risques que ses
camarades et lui prennent dans l’accomplissement de leur mission sont
considérables. « Nous sommes dépourvus d’armes à feu. L’escorte est le
travail des policiers et des gendarmes. C’est par ignorance et surtout par
l’intimidation des magistrats que nous faisons ce travail. Le problème, c’est
que les policiers et les gendarmes habilités à cette tâche reçoivent une prime.
Les sous-officiers gagnent 35.000Fcfa par mois et les officiers ont une prime mensuelle
de 50.000Fcfa. Nous qui faisons le travail d’escorte à leur place, nous ne
recevons rien. Cela n’est pas normal. C’est injuste. Nous avons posé le
problème récemment à des magistrats et à l’administration pénitentiaire. Ils
ont reconnu que nous devons recevoir une prime d’escorte conformément à notre
statut», a ajouté notre interlocuteur. Pour comprendre ce qui se passe, nous
avons interrogé le directeur de l’administration pénitentiaire. C’était le 4
octobre, au terme d’un séminaire sur la
gestion des prisons, organisé par le Comité international de la Croix-Rouge
(Cicr) d’Abidjan. Coulibaly Mohamed Vabé
a brisé le rêve des geôliers. « Je vais vous le dire de façon claire.
La police pénitentiaire, ça n’existe sur aucun papier », a-t-il tranché
avant de faire les précisions suivantes : « Les agents pénitentiaires
bénéficient d’un décret qui date de 2009. Il a créé quatre nouveaux corps dans
l’administration pénitentiaire. Il s’agit des agents d’encadrement des
établissements pénitentiaires, des
contrôleurs des établissements pénitentiaires, des attachés des services
pénitentiaires et des administrateurs des services pénitentiaires. Evidemment,
les agents dans leur envie de ressembler à la police nationale peuvent se faire
appeler police pénitentiaire. C’est tout simplement une envie. Mais ça n’existe
sur aucun papier », a répété M. Coulibaly.
«La
police pénitentiaire, ça n’existe sur aucun papier»
Par ailleurs, à la question
de savoir si Coulibaly Yacouba alias Yacou le Chinois est un prisonnier
normal à la suite des récents troubles survenus à la Maison d’arrêt et de
correction d’Abidjan (Maca) notamment la
mutinerie et la tentative d’évasion dont il serait à la base, le patron des
prisons du pays a déclaré que Yacou le chinois est un détenu comme tous les
autres prisonniers. « Un détenu peut avoir une certaine influence. C’est
celui dont on entend le plus parler. Il peut avoir des têtes fortes dans une
prison. Cela se voit dans toutes les prisons du pays. Il y a des détenus qui se
font remarquer par leur aura et par leur autorité. Il y a beaucoup de mythes
autour de Yacou. Un détenu ne peut détenir les clés d’un bâtiment. Dans celui
(bâtiment c, ndlr) où se trouve Yacou, il y a un chef de bâtiment qui est un
agent pénitentiaire. C’est lui qui détient les clés comme dans tous les bâtiments
de la Maca. Ce n’est pas juste de dire
que c’est Yacou qui détient les clés du bâtiment C. Ce n’est pas
possible », a-t-il insisté.
Ouattara Moussa
Ouata Babacar
remplace au poste de directeur de l’administration pénitentiaire Coulibaly
Mohamed Vabé (à droite).
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