jeudi 10 octobre 2013

Prisons d'Abidjan et de l'intérieur du pays

Prisons d’Abidjan et de l’intérieur du pays

Toute la vérité sur "la police pénitentiaire"  

Les gardes pénitentiaires ont-ils changé de statut ? Les geôliers, par le biais de leurs syndicats notamment le syndicat national des agents pénitentiaires de Côte d’Ivoire (Synap-ci), affirment qu’ils ont changé de statut. D’après le secrétaire général dudit syndicat, ce  changement a commencé par leur nouvelle appellation d’agents de la police pénitentiaire au lieu de gardes pénitentiaires. «Le changement d’appellation des gardes rentre dans le cadre de notre nouveau statut. Cela est matérialisé par le macaron qui est visible sur nos tenues. Le changement de statut doit avoir une incidence sur notre traitement salarial», a-t-il expliqué. A son dire, les risques que ses camarades et lui prennent dans l’accomplissement de leur mission sont considérables. « Nous sommes dépourvus d’armes à feu. L’escorte est le travail des policiers et des gendarmes. C’est par ignorance et surtout par l’intimidation des magistrats que nous faisons ce travail. Le problème, c’est que les policiers et les gendarmes habilités à cette tâche reçoivent une prime. Les sous-officiers gagnent 35.000Fcfa par mois et les officiers ont une prime mensuelle de 50.000Fcfa. Nous qui faisons le travail d’escorte à leur place, nous ne recevons rien. Cela n’est pas normal. C’est injuste. Nous avons posé le problème récemment à des magistrats et à l’administration pénitentiaire. Ils ont reconnu que nous devons recevoir une prime d’escorte conformément à notre statut», a ajouté notre interlocuteur. Pour comprendre ce qui se passe, nous avons interrogé le directeur de l’administration pénitentiaire. C’était le 4 octobre, au terme d’un séminaire sur la gestion des prisons, organisé par le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) d’Abidjan.  Coulibaly Mohamed Vabé a brisé le rêve des geôliers. « Je vais vous le dire de façon claire. La police pénitentiaire, ça n’existe sur aucun papier », a-t-il tranché avant de faire les précisions suivantes : « Les agents pénitentiaires bénéficient d’un décret qui date de 2009. Il a créé quatre nouveaux corps dans l’administration pénitentiaire. Il s’agit des agents d’encadrement des établissements pénitentiaires,  des contrôleurs des établissements pénitentiaires, des attachés des services pénitentiaires et des administrateurs des services pénitentiaires. Evidemment, les agents dans leur envie de ressembler à la police nationale peuvent se faire appeler police pénitentiaire. C’est tout simplement une envie. Mais ça n’existe sur aucun papier », a répété M. Coulibaly.  

«La police pénitentiaire, ça n’existe sur aucun papier»

Par ailleurs, à la question de savoir  si Coulibaly Yacouba alias Yacou le Chinois est un prisonnier normal à la suite des récents troubles survenus à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) notamment  la mutinerie et la tentative d’évasion dont il serait à la base, le patron des prisons du pays a déclaré que Yacou le chinois est un détenu comme tous les autres prisonniers. « Un détenu peut avoir une certaine influence. C’est celui dont on entend le plus parler. Il peut avoir des têtes fortes dans une prison. Cela se voit dans toutes les prisons du pays. Il y a des détenus qui se font remarquer par leur aura et par leur autorité. Il y a beaucoup de mythes autour de Yacou. Un détenu ne peut détenir les clés d’un bâtiment. Dans celui (bâtiment c, ndlr) où se trouve Yacou, il y a un chef de bâtiment qui est un agent pénitentiaire. C’est lui qui détient les clés comme dans tous les bâtiments de la Maca.  Ce n’est pas juste de dire que c’est Yacou qui détient les clés du bâtiment C. Ce n’est pas possible », a-t-il insisté.  


Ouattara Moussa





Ouata Babacar remplace au poste de directeur de l’administration pénitentiaire Coulibaly Mohamed Vabé (à droite). 







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