Assassinat du colonel-major Adama Dosso
Sa femme raconte la séparation
L’étape d’hier, dans le procès
relatif à l’enlèvement, la séquestration et l’assassinat du colonel-major Adama
Dosso, a été marquée par la lecture de la déposition de l’épouse de l’ancien
pilote.
A défaut de comparaître à la barre du tribunal militaire,
la déposition de l’épouse du colonel-major a été communiquée à l’auditoire. A
la demande de Me Dirabou Mathurin, l’avocat de Dogbo Blé, l’un des juges
assesseur a lu le procès-verbal en présence des prévenus et des avocats de la
défense et celui de la partie civile, Me Soungalo Coulibaly. Le professeur
Mireille Dosso, dans ce Pv, relate les derniers instants qu’elle a vécu avec
mon mari. « Il a quitté la maison le 12 mars 2011 à 8 heures. Il s’est
rendu à l’hôtel du Golf à la demande du président de la République, Alassane
Ouattara. Il a rencontré ce jour-là le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko.
En quittant, le domicile, il m’a dit qu’il devait rentrer avant 18 heures. Car
il devait discuter avec le ministre d’un projet de commande d’avion. Donc, dans
son sac, il n’y avait que de vieux documents de contrats. Ce sont ces papiers
qu’il devait présenter au ministre Hamed Bakayoko », confie-t-elle au juge
d’instruction. La directrice de l’Institut Pasteur affirme que son époux l’a
appelé lorsqu’il est effectivement arrivé à l’hôtel du Golf, notamment pour
rassurer sa conjointe. « Vers 16 heures, je l’ai appelé pour m’enquérir de
son état de santé. Car, il avait un problème de cœur. Il m’a dit que tout
allait bien et qu’il n’y avait pas de souci à se faire. Il m’a même dit qu’il
n’allait plus tarder à rentrer à la maison. C’est ainsi que je
l’attendais. Il était prévu qu’il rentre avant 18h. Je l’ai attendu en vain.
J’ai tenté de l’appeler au téléphone. Tous ses trois téléphones portables
étaient fermés. Je ne pouvais pas le joindre. J’étais inquiète. J’ai appelé son
ami, le général Abdoulaye Coulibaly pour l’informer. Il m’a dit qu’il allait
chercher à savoir ce qui se passe. Nous sommes restés dans cette attente durant
plusieurs jours. Je n’avais pas de nouvelles de mon mari. C’est ainsi que j’ai
lancé à travers la radio de l’Onuci un avis de disparition. C’est suite à
l’arrestation des prévenus (le sergent-chef Léon Jean Noël Lagaud et les
sergents Ferdinand Toh et Noël Touali) que j’ai réalisé ce qui est arrivé à mon
époux. Je signale que dans la période du 11 mars au 11 avril 2011, deux pick-up
de la Garde républicaine étaient régulièrement positionnés dans le périmètre de
notre résidence. Je précise aussi que depuis le déclenchement de la crise,
notre domicile a été perquisitionné à trois reprises. Je suis l’épouse du
colonel-major depuis 1969. Nous avons quatre enfants. Il a pris sa retraite en
2003. Je me constitue partie civile. Je souhaite que la lumière soit faite sur
la mort de mon mari. Je souhaite que justice soit rendue», insiste l’épouse de
l’ex-pilote du président Félix Houphouet-Boigny, dans cette déposition. Le
président du tribunal, Mathurin Kanga, a
demandé à nouveau aux cinq accusés s’ils désirent apporter des précisons à ce
qu’ils ont jusque-là déclaré. « M. Le président, je n’ai rien à
ajouter », ont-ils répété à tour de rôle. Selon les rapports des experts,
le général Dogbo Blé, le Cdt Kipré Yagba, le sergent-chef Léon Jean Noël Lagaud
et les sergents Ferdinand Toh et Noël Touali sont lucides. Ils sont accessibles
à une sanction pénale, concluent les spécialistes. Ils sont accusés
d’enlèvement, séquestration et complicité d’assassinat du colonel-major Adama
Dosso. Ce matin, commence donc la plaidoirie des avocats. Une étape non moins
importante dans ce procès.
Ouattara Moussa
Mireille Dosso, l’épouse
du colonel-major Adama Dosso souhaite que justice soit rendue.
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