Marcory Zone 4/ Refusant de régler la note après la passe
Un client tailladé avec une lame de
rasoir par des prostituées
Yao Cédric revient de loin. Le samedi 5 octobre à 21 heures,
il a frôlé la mort. Il a été roué de coups
et tailladé par un groupe de filles de joie dirigé par Mlle Akissi Margueritte
alias "Magui la blanche". Comment sommes-nous arrivés à cette
situation dramatique ? La soirée avait pourtant bien débuté ce jour-là aux
environs de 19 heures. Après une journée de dur labeur passée dans son atelier
de couture sis à la rue 12 de Treichville, Cédric veut décompresser. Le
célibataire de 30 ans se rend en Zone 4 (Marcory), précisément à la rue
Mercédès. Là-bas, il rencontre Margueritte, une péripatéticienne. Après quelques
minutes de discussion, le client et la belle-de-nuit tombent d’accord sur le
prix de la passe (2.000 Fcfa). Selon Cédric, il a indiqué à la prostituée qu’il
allait régler la note après la passe. L’affaire est conclue et les voilà qui disparaissent dans la pénombre. Au détour
d’un couloir, Cédric et "Magui la blanche" s’adonnent à une partie de
jambes en air. «J’ai fait tout ce qu’il voulait», explique-t-elle. La fille
"travaille" si bien que son client, en extase, lui dit qu’il double
la mise, c'est-à-dire qu’il va lui remettre 4.000Fcfa. Mais dès qu’il redescend
du 7ème ciel, Cédric oublie qu’il avait promis (en pleins ébats
sexuels) à l’entraîneuse de non seulement lui payer la passe mais de lui verser
en prime 2000 Fcfa pour le travail bien fait. « Chose promise, chose due»,
rappelle la catin. Elle lui réclame son bonus mais elle bute sur un refus
catégorique du jeune homme. Il s’ensuit une chaude empoignade entre le couturier
et la prostituée. La traînée ne lâche pas prise. Elle exige toujours son dû.
Les collègues de la tapineuse volent à son secours. Le couturier est passé à
tabac. Il se débat. Il est acculé par la pute et sa bande. Pour se dégager, il donne
un coup de poing au visage de la jeune
fille. Il n’en fallait pas plus pour envenimer
la situation. Aidée par ses collègues, Margueritte sort de son sac à main une
lame de rasoir. Elle taillade Cédric au visage. Le sang gicle. Le client prend
la fuite. Il est pourchassé par les filles de joie. L’homme est rattrapé sous
la clameur publique et ramené sur le lieu du ‘’crime’’. Il est roué de coups à
nouveau. Cédric est conduit au
commissariat de police du 31ème arrondissement. Accusé de coups et blessures
volontaires, le prévenu nie les faits à la barre du tribunal des flagrants
délits d’Abidjan-Plateau, le 16 octobre. Il soutient qu’il a remis la somme de
5000Fcfa à la victime. Celle-ci a refusé de donner la monnaie. « Je me
suis plaint. Et elle s’est ruée sur moi pour me rouer de coups. J’ai riposté en
lui donnant des coups de poing au visage», se défend-il. Mais la partie civile
affirme le contraire. « C’est faux. Il m’a rien remis », soutient la
plaignante. Selon elle, le prévenu a refusé tout «simplement de me donner mon argent comme promis». Le tribunal prend en compte le certificat
médical produit par la plaignante. Cependant, il la réprimande pour les faits
de racolage qui est une activité illégale. L’accusé est condamné à trois mois de
prison avec sursis. Il doit remettre à la partie civile la somme de 50.000 Fcfa
à titre de dommages et intérêts.
Ouattara Moussa
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire