A propos des 3000 détenus
graciés / Coulibaly Mohamed Vabé, directeur de l'administration pénitentiaire
(Dap) :
«Les
libérations commencent à partir de lundi»
Ouvert
jeudi, le séminaire sur la gestion des prisons initié par le Comité international
de la Croix-Rouge (Cicr) d’Abidjan a pris fin ce vendredi dans un hôtel de la
place à la Riviéra Palmeraie (Cocody). Coulibaly Mohamed Vabé, directeur de
l'administration pénitentiaire nous a confié que les trois mille détenus
bénéficiant de la grâce présidentielle seront libérés à partir aujourd’hui.
Quels
sont les défis que doivent relever les prisons ivoiriennes?
Ils sont d'abord d'ordre
immobilier. Les bâtiments que nous avons
et qui nous servent de prisons ne sont pas des bâtisses qui étaient destinées à
l'origine à l'enfermement. L'un des défis, aujourd'hui, c'est la construction
de prisons répondant aux standards internationaux. A la suite de ce défi, il y
a celui de la surpopulation. Nous avons des prisons surpeuplées. C'est-à-dire
qu'elles contiennent beaucoup plus de détenus que leur capacité d'accueil. Un
autre défi relevant du ministère de la Justice, c'est de faire en sorte que les
prisons retrouvent leurs capacités normales.
Qu'est-ce
qui est fait concrètement par les
autorités pour répondre à ces exigences?
Sur la problématique de
l'immobilier, vous avez vu que le conseil des ministres a décidé la
construction de dix nouvelles prisons. Cela va contribuer à diminuer le nombre
de détenus dans les maisons d’arrêt. Mieux, vous venez d'apprendre certainement
la mesure de libération de trois mille détenus du fait de la grâce
présidentielle. Il s'agit d'actions qui permettent de diminuer le nombre de
détenus dans les pénitenciers. En dehors de cela, il y a d'autres actions
telles que le programme de lutte contre la détention préventive injustifiée.
Cela permettra également de réduire le nombre de prisonniers dans les maisons
d'arrêt et de correction. Il y a eu aussi la nomination des juges d'application
des peines qui permettront d'initier des procédures de libération
conditionnelle. Tout ceci mis ensemble fera que le nombre de détenus dans les
prisons va diminuer.
A
quand la libération des trois mille détenus ayant bénéficié de la grâce
présidentielle ?
Nous avons les décrets qui ont
été signés. Les procédures pour obtenir les libérations définitives sont en
cours de sorte que, je pense qu'à partir de lundi (demain, ndlr), nous pourrons
avoir les premières libérations.
Y
a-t-il des dispositions particulières pour les détenus graciés et leurs
parents?
Ils doivent se conformer aux
dispositions antérieures. Les détenus recevront leur billet de sortie et ils
pourront rejoindre le plus simplement possible leurs familles.
La
Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), qui est la plus grande prison
de Côte d'Ivoire, a été réhabilitée à coups de milliards Fcfa à la suite de la
crise postélectorale (novembre 2010 à avril 2011). Cela n'a pas empêché les
évasions répétées. Aujourd'hui, quelles sont les mesures que vous avez prises
pour éviter que pareilles situations ne se reproduisent?
Il faudrait qu'on aille sur
les causes des évasions. Elles sont de deux ordres. Il y a les causes matérielles,
c'est-à-dire tout ce qui concerne les bâtiments, les grilles, les conditions de
vie des détenus et des gardes pénitentiaires. Ensuite, il y a les causes
humaines. Il peut avoir des négligences au niveau des agents. Il peut avoir
même des complicités. Cela n'est pas exclu. Des enquêtes ont été ouvertes. Nous
attendons dans la plupart des cas les suites de ces enquêtes. Donc, ce sont ces
deux groupes de cause.
Quelles
sont vos solutions ?
Vous avez vu qu'autour de la
Maca la sécurité a été renforcée. Depuis plus de six mois, vous entendez
souvent parler de tentative d'évasion ; mais vous n'entendez pas parler
d'évasion.
Réalisée
par Ouattara Moussa
Coulibaly Mohamed Vabé a soutenu qu’il y a beaucoup de mythes autour de
Coulibaly Yacouba alias Yacou le Chinois
Photo :
DR
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