Marcory
Un
chauffeur de taxi viole une coiffeuse de 18 ans
Appelé à la barre du
tribunal des flagrants délits d’Abidjan-Plateau, un homme de teint noir, vêtu d’un
pantalon «Jean» dressé sur une chemise pagne et chaussé d’une paire de sandales,
se lève du box des accusés et se présent
devant le juge et ses deux assesseurs. «Gérard Tié Bi Zamblé, 32 ans, vous avez
accusé des faits de viol consommé avec violence sur la personne de K.P,
coiffeuse âgée de 17 ans. Au parquet, vous avez reconnus les faits. De dites-vous
aujourd’hui(le 16 septembre, ndlr) ?», interroge le juge. Le mis en cause
maintient sa position. Sans remord, il explique au tribunal comment il a abusé
de la victime. Selon lui, la plaignante l’aurait encouragé à commettre le
délit. «M. le président, je reconnais les faits. Mais c’est quelque chose qui
ne dépend pas de moi», soutient le prévenu. Le juge ajuste son fauteuil. Il
croise les mains. Il regarde presque médusé le mis en cause qui explique son
acte. Aussi toute la salle écoute
attentivement le récit. Les faits se sont déroulés le 31 septembre à 21h à
proximité du grand marché de Marcory. «Ce jour-là, je l’ai croisée à Adjamé. Elle
m’a dit qu’elle se rendait à Marcory. Avec sa manière de faire et son
accoutrement vestimentaire, j’ai senti qu’elle cherchait quelqu’un. Elle est
montée dans mon taxi. Nous avons pris la route. Chemin faisant, on causait de
tout et de rien. Arrivé à Marcory, elle m’a dit que son rendez-vous a été
annulé et qu’elle souhaitait qu’on passe un moment ensemble. On s’est rendu
chez moi à Anoumabo. Mais auparavant, on a prit un verre dans un maquis. Donc nous
sommes allés chez moi. C’est là-bas que j’ai fait la chose», affirme l’accusé
qui est resté de marbre. « C’est faux », réplique la victime soutenue
par la mère. Selon PK, c’est sous la menace d’une arme blanche qu’elle a cédé
aux désirs de l’accusé qui « voulait satisfaire sa libido débordante». La
victime, qui est constituée partie, a soutenu lors de son audition qu’elle a été
abusée par celui qui s’était proposé de lui rendre un service. Lequel ?
«Je n’avais plus d’argent pour rentrer à la maison. Il m’a dit qu’il allait me
transporter gratuitement. J’ai accepté de monter dans le taxi »,
raconte-t-elle avant de préciser que les choses n’ont pas tourné rond car le conducteur
a pris une autre destination. «Il m’a amené chez lui. Je lui ai demandé
pourquoi il me conduisait vers un endroit inconnu. Il m’a répondu pour dire
qu’il voulait que je vienne connaitre chez lui. Contre toute attente, il a
sorti un couteau et il m’a dit qu’il voulait coucher avec moi. Et si je
refusais il allait me piquer avec le couteau. Je ne pouvais pas faire autrement
que d’exécuter l’ordre», explique la coiffeuse de 18 ans. D’après, elle s’est
rendu le lendemain des faits dans une clinique de la place en compagnie de sa
mère et de sa grande-sœur. «Je me suis fais examiner par le médecin. Il m’a
délivré un certificat médical qui atteste que j’ai été victime d’une agression
sexuelle », déclare la jeune fille. Le substitut du procureur soutient la
partie civile. Il demande aux juges de déclarer le prévenu coupable des faits
de viol consommé avec violence. En répression, le condamner à 10 ans de prison
ferme. Le tribunal suit le parquet dans son réquisitoire. L’accusé est donc
condamné à 10 ans ferme. A sa sortie du pénitencier de Yopougon, il doit
remettre à la victime la somme de 500.000 Fcfa à titre de dommages et intérêts.
Ouattara
Moussa
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