mercredi 2 octobre 2013

Phénomène des gangs à la machette à Adjamé / Les populations réclament des assises

Pour éradiquer les gangs à la machette à Adjamé

Les populations réclament des assises

C’est un secret de Polichinelle. Les gangs à la machette, depuis quelques mois, attaquent et dépouillent les populations à Adjamé. Le 28 septembre à 20 heures, au quartier Latin, une bande d’une cinquantaine de gamins (l’âge varie entre 12 et 17 ans), armés de gourdins et de machettes, prend le contrôle du bled. Ils tailladent Diallo Abdoul avant de vider sa boutique : bidons d’huile, paquets de sucre, sac de riz et des numéraires sont emportés par cette bande baptisée «vonvon» et dirigée par Traoré Alassane alias "Conori"(en fuite). Pis, le gang ne s’est pas arrêté-là. Il  inflige la même sanction à  d’autres personnes en s’emparant de leurs biens et autres téléphones portables. Après leur forfait, les bandits progressent vers l’espace dénommé « La terrasse». Chauffés à blanc, ils scandent : « Nous sommes les voyous ! Nous sommes les voyous ! Nous sommes les voyous !». C’est le branle-bas. Ça court dans tous les sens. L’espace se vide de son monde. Tous les habitants se terrent dans leurs concessions. « Nous avons passé des moments difficiles. Nous avons pris peur. C’était l’enfer. Ils étaient tous armés de gourdins et de machettes. Ils ont saccagé tout ce qui se trouvait sur leur passage. Notre quartier ressemblait à un champ de bataille », raconte le doyen Bafan, chef de la communauté Baoulé et Agni. Selon lui, le siège a duré quinze minutes qui paraissaient interminables. «Quand ils ont fini de semer la chienlit, alors ils ont pris la direction de l’ex-cinéma Liberté. Depuis ce jour, nous vivons dans la peur. Il faut agir ici et maintenant», insiste-t-il lors de la rencontre initiée hier par Youssouf Sylla, maire de la commune d’Adjamé avec les chefs de communautés, les guides religieux, les leaders d’opinion et les services en charge de la sécurité notamment la police et la gendarmerie. Pour Mme Diaby Assita, le phénomène des gangs à la machette s’est enraciné grâce à la prolifération des maquis et des fumoirs de drogue.

Vers un dialogue direct entre parents et enfants

«Les maquis et les fumoirs pullulent partout. Ces enfants qui agressent sont sous l’effet de l’alcool et de la drogue. Les autorités ne font rien pour lutter contre la prolifération de ces lieux. L’Etat a une grande part de responsabilité. L’Etat, à travers sa passivité, est en train de nous aider à détruire nos enfants. Aujourd’hui, nous devons organiser des assises pour faire un véritable diagnostic et proposer des solutions durables au phénomène des gangs à la machette », réclame cette présidente d’une Ong spécialisée dans la lutte contre les enfants de la rue. Ses propos sont renchéris par le président de l’Association pour la protection des consommateurs actifs de Côte d’Ivoire (Aproca-ci). «Il faut guérir le mal à la racine. On connaît où se trouve les fumoirs de drogue ici à Adjamé. On sait aussi que des policiers font rançonner les propriétaires de ces endroits. On connaît les enfants qui agressent. Ils sont issus de nos familles. Nous devons nous retrouver pour discuter. Il faut organiser les assises de la sécurité à Adjamé. Cette rencontre doit réunir parents, enfants, professionnels de la sécurité (police, gendarmerie) et les autorités municipales », indique Soumahoro Ben N'Faly. Face aux doléances qui ressemblaient à des exigences, Youssouf Sylla a affirmé prendre acte des aspirations des populations. Cependant, il demande aux chefs de familles de s’impliquer davantage dans l’éducation ou la rééducation de leurs enfants. Le premier magistrat de la commune, qui avait à ses côtés son directeur de cabinet Ouattara Basile, le chef du district de police d’Adjamé , le commissaire Amon Georges et le commandant de la brigade de gendarmerie, l’adjudant-chef Andjou Henri, exhorte les chefs de communautés et les guides religieux à être des relais de la sensibilisation et de la prévention.


Ouattara Moussa






Youssouf Sylla annonce des opérations d’envergure en collaboration avec les forces de l’ordre. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire