mercredi 28 août 2013

Lutte contre les coupeurs de route/ Le ministre de la Défense en tournée en pays walébo (Sakassou)

Accusés d’être des coupeurs de route


Les éleveurs "Peulhs" de Sakasssou se défendent


Dans le cadre de sa tournée de sécurisation et de lutte contre les coupeurs de route, le ministre de la Défense, Paul Koffi Koffi, a accusé le 18 août au centre culturel de Sakassou les éleveurs "peulhs" d’être les coupeurs de route.  Ces derniers nient en bloc les faits mis à leur charge.

Les éleveurs de bovins de Sakassou (situé à 42 km de Bouaké, ndlr) nient en bloc l’accusation portée contre eux par le ministre auprès du président de la République chargé de la Défense. En visite dans le pays walébo le 18 août, Paul Koffi Koffi a déclaré que les éleveurs "Peulhs sont devenus les coupeurs de route". C’était dans la salle de réunion du centre culturel. «Je le dis parce j'ai des informations. Je ne peux quitter à Abidjan pour venir vous dire n'importe quoi. Si on prend la zone du Nord, du Centre, de l'Est, du Sud-Est. Au Sud-ouest et à l'Ouest il s'agit d'autres choses. Pour ces zones (Nord-centre et Est) la plupart des coupeurs de route ont un lieu avec les Peuhls soit ce sont eux ou ce n'est pas loin d'etre eux. Je ne sais pas ce qui ce qui se passe dans la communauté Peuhl. Parlez à vos parents. Parlez à vos enfants. On ne veut plus ça. Si je les prends je vais les arrêter…», a menacé le ministre de la Défense. Face aux récriminations, le président de l’Association des éleveurs de Sakassou(Aes) a rejeté les faits mis à leur charge. «Concernant le phénomène des coupeurs de route, ici à Sakassou nous n'avons jamais vu des peulhs impliqués dans ces affaires-là. Il n'y a pas de Peulh braqueur ici. Nous connaissons la grande majorité des éleveurs. Nous nous fréquentons et nous sommes regroupés dans une association. Donc, nous n'avons jamais été saisis d'un problème de vol, de braquage, de coupeurs de route où des peulhs ont été impliqués. Jamais», s’est défendu Lammé Sosthène. D’après Sangaré Amadou, représentant des éleveurs "peulhs" l’accusation du ministre ouvert la porte à toute sorte de dérive. « Moi, je suis ici (Sakassou, ndlr) cela fait plus de 20 ans. Ce que le ministre a dit peut créer un problème entre nous et les populations. Ceux qui ne cherchent pas à comprendre la réalité des choses ils peuvent s'attaquer à tous les peulhs. Ce qui n'est pas normal. Cela va créer plus de problèmes. Hors, il faut éviter d'alimenter des tensions inutiles. Nous n'avons jamais eu connaissance de cas ou des peulhs ont été impliqués dans les histoires de coupeurs de route », a-t-il soutenu. 

«Voici notre problème avec les populations»

Pour M. Lammé, le seul problème auquel ils sont confrontés ce sont les conflits de cohabitation entre eux et les agriculteurs. «Nous sommes plutôt confrontés au problème de conflit entre agriculteurs et éleveurs. Cependant, nous sommes régulièrement saisis par certains agriculteurs de plaintes relatives à la destruction de leurs plantations par nos animaux. Les bœufs rentrent dans les champs pour les dévaster. Entre nous et les agriculteurs il existe un partenariat. On s'arrange toujours à trouver des terrains d'entente. Nous avons travaillé avec l'Ong Caire International dans le cadre de séance de formation et de règlement de conflits. Nous avons identifié cinq villages où il y a assez de conflits entre éleveurs et agriculteurs. Des comités de paix ont été installés dans chaque village. Il s'agit du village de Ayaoussokta, de Kohoukro; de Assandrè; de Odiahè et de Kongoh », a-t-il expliqué en soutenant qu’aucun peulh ne loue une arme à feu pour aller commettre des actes répréhensibles. « Si nous avons connaissance qu'un peulh détient une arme alors nous n’hésiterons pas à le dénoncer automatiquement à la gendarmerie. Le fait que le ministre dise que nous sommes devenus les coupeurs de route cela nous met mal aise. Nous ne nous reconnaissons pas les faits. Les accusations du ministre peuvent révolter les agriculteurs. Ceux-ci peuvent se braquer contre nous pour rien », craint-il.


Ouattara Moussa, envoyé spécial à Sakassou







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