Interview avec:
Le cdt Gaoussou Koné alias Jah Gao, commandant du camp commando d'Abobo :
«Nous allons désarmer de force les ex-combattants à Abobo»
Le commandant du camp commando d'Abobo a affirmé qu’à la fin du dépôt
volontaire d’armes, tous les ex-combattants qui ne se plieront pas aux
instructions seront désarmé de force.
Qu'est-ce qui est l'origine de la colère des
ex-combattants logés dans les résidences universitaires?
Nous sommes en train de faire un travail propre. Il est question de voir au
sein du camp qui loge, qui fait quoi. Je suis en train de récupérer toutes les
armes. Je ne veux plus voir un élément en arme en ville. Je ne veux plus voir
un élément qui tient une arme chez lui à la maison. C'est ce travail que je
suis en train de faire. Je suis en train de faire un recensement. L'élément
dépose son arme. On prend son identité. En face de son nom, je mets le numéro
de son arme qu'il a déposé. Sans oublier de prendre son contact téléphonique.
Je suis en train de mettre en place un magasin d'armes. Nous sommes passons
dans toutes chambres occupées par les éléments pour voir qui est là et qui fait
quoi. Nous sommes dans la normalité maintenant. Il faut que les choses soient
normales. Plus d'armes au dehors à Abobo. Nos hommes que vous allez voir en
arme en ville, c'est qu'ils sont de service. Toutes les armes seront stockées
dans le magasin d'arme. Ceux qui font prendre le service on va leur donner les
armes pour travailler. Ils font faire la patrouille et ils reviennent le
lendemain matin déposer les armes qu'on leur a remises la veille. Plus d'armes
à la maison. Plus d'armes dans les rues. C’est ce travail que je suis en train
de faire.
Peut-on affirmer que c'est cela qui explique leur
colère ?
Ceux qui parlent ou qui grognent ce sont des éléments qui n'ont participé
aux combats. Ils ne savent même pas tenir une arme à feu. Mais nous n'allons
pas céder à cela. Nous sommes habitués à ce genre de situation.
Est-ce que vous avez identifiez ces éléments en colère ?
On ne peut les identifier. Moi, je connais ceux qui ont combattu à Abobo
lors de la crise post-électorale Je connais les combattants. Ceux
qui s'agitent ce sont de gens qui veulent se promener avec les armes en ville
pour agresser les honnêtes citoyens. Donc, l'opération de dépôt d'armes ne les
arrange pas. Quand l'Addr (Autorité pour le désarmement, la démobilisation et
la réintégration, ndlr) lance l'opération de dépôt d'armes. Les éléments
n'envoient que les armes défectueuses. Ils gardent à la maison, les armes
fonctionnelles c'est-à-dire les vraies armes.
A quoi obéit cette opération ?
Je vous dis tout à l'heure qu'on ne veut plus voir d'éléments en armes.
Moi-même je suis commandant mais je ne détiens pas une arme chez moi à la
maison. L'armement d'Abobo doit être stocké dans un magasin d'armes. Mais
ce n'est pas nouveau l'opération que nous sommes en train de faire.
Il y a longtemps que le chef d'état-major nous avait demandé de lancer
l'opération de dépôt d'arme. Et c'est ce que nous faisons.
Mais ce n'est pas votre rôle du désarmer. C'est plutôt
l'Addr qui doit le faire.
Vous pensez que l'Addr peut désarmer aussi facilement?
Pourquoi l'Addr ne peut pas désarmer, selon vous ?
Il y a bien longtemps que l'opération de désarmement a commencé. Pour ça
piétine. Au niveau d'Abobo, je suis en train de mettre en place mon
organisation de sorte que toutes les armes d'Abobo soient stockées dans le
magasin. Mais l'Addr ne peut pas prendre toutes ces armes. Nous avons besoins
des armes pour travailler.
Comment allez-vous procédé pour récupérer
effectivement toutes les armes cachées ?
C'est au cours des opérations lancées par l'Addr que les éléments ne
présentent leurs vraies armes. Prenons un cas pratique. Sur cette liste (il
nous la montre, ndlr), vous avez Diarrassouba Lamine. En face de son nom, il
est marqué son numéro de profilage; le numéro de l'arme qu'il a déposé et son
contact téléphonique. C'est ce travail que je suis en train de faire. Tous
ceux-là ont des armes. Mais ils ne peuvent les garder sur eux. Il faut que les
armes soient stockées dans un seul endroit.
Et s'ils refusent de déposer les armes. Qu'est-ce que
vous allez faire ?
Ils ne peuvent pas refuser. Ils sont obligés de déposer leurs armes. Parce
que je leur ai dit que pour que votre nom soit sur la liste des ex-combattants
d'Abobo il faut venir déposer les armes. Il y a des éléments qui sont venus de
Bingerville pur déposer leurs armes. On leur a dit de patienter pour un court
moment le temps pour nous d'achever l'installation de la poudrière. Cela va se
faire cette semaine. Vue l'affluence, nous sommes fait un programme. Il y avait
plusieurs groupes de combattants à Abobo. On les regrouper en cinq compagnies.
Pour la 1ère compagnie dirigée par Coulibaly Sindou elle est composée des
groupes tels que Fara; 14ème; 007; Hamed Dca;T; Palestine et Degaule. Donc tous
ces petites groupes forment un seul bloc qui la 1ère compagnie dirigée par un
chef. Quand je prends la 2ème compagnie, il y a Gaza; Sniper;34ème, Ccra, Udis
...Elle est dirigée par Kouma Moritchè. La 3ème compagnie est dirigée par
Diarrassouba Broulaye. Elle regroupe Kossovo; Scorpion; Lougarou; Choco; Lion.
Ensuite de suite. Donc, c'est ce travail que nous sommes en train de faire. On
a établi un chronogramme de dépôt d'arme pour ces différentes compagnies. A
partir du 27 août prochain, on commence avec la 1ère compagnie qui est
commandée par Coulibaly Sindou. A la fin de l'opération, il signe pour dire que
les éléments qui composent sa compagnie ont tous déposé leurs armes. Nous avons
son contact téléphonique. Il indique le nombre et le type d'armes déposées. On
a recensé 302 chambres occupées par 376 éléments. Ceux qui son en colère se
sont des gens qui n'ont pas jamais participé aux combats. Quand l'Addr nous
donne un quota alors nous partagé de façon équitable les places disponibles. On
nous dit par exemple. Abobo vous avez 30 places. Je convoque les différents
chefs de compagnie. Je ne connais pas les éléments. Moi, j'ai affaire aux
chefs. Je leur dit qu'il y a 30 places pour cinq compagnies. On divise le
nombre de places par le nombre de compagnie. Je leur demande de me donner la
liste de leurs hommes. Lorsque je reçois la liste alors je la déposée auprès de
l'Addr.
Selon nos sources, vous êtes en train de chasser des
ex-combattants des cités universitaires au profit d'élèves et d'étudiants.
Est-ce le début du déguerpissement?
Quels élèves (rire).
Les jeunes qui sont encore sur les bancs d'école
Dans un camp militaire, logés des élèves, ce n'est pas possible. C'est une
information erronée. Ce sont les militaires qui sont logés dans ces chambres.
C'est pour amener les gens à déposer leurs armes. Nous sommes en train de
préparer la libération de la cité universitaire. Elle appartient aux étudiants.
Ce n'est pas un camp militaire. Du jour au lendemain on peut dire qu'on va
réhabiliter la cité pour faciliter le retour des étudiants. On fait comment. On
doit préparer nos hommes à cela. Sinon, on risque de créer un autre problème.
Qui sont les gens qui logent dans les chambres des
cités universitaires?
On est en train de faire un recensement par chambre après chambre
pour voir qui est là et qui fait quoi.
Est-ce que vous le savez maintenant ?
On le sait. Ce sont des militaires qui occupent les chambres. C'est eux
même qui créent ces problèmes. Parce qu'il y a certains éléments qui ont logé
des vendeurs de moutons. Ces personnes-là n'ont rien à faire dans un camp
militaire. C'est au cours des opérations de recensement que nous avons
découvert cela. Il se trouve que ces personnes sont logées avec la complicité
de certains éléments. Ils disent que ce sont soient leurs frères. On leur
demande tout simplement de quitter la cité. C'est du n'importe quoi. Il faut
assainir. Certains éléments mettent en location leur chambre comme les
étudiants le faisaient dans le temps. Ils vendent aussi l'électricité aux
gérants de kiosque à café. Donc, vous comprenez pourquoi ces éléments sont
mécontents. C'est à cause de ces genres de comportements. Mais nous on ne va
céder à ces grincements de dents. Lorsque l'opération de dépôt volontaire
d'arme va prendre fin. Celui qu'on va voir avec une arme dehors il devra
s'expliquer.
C'est-à-dire
On va mettre la personne en prison pour détention illégale d'arme à feu et
d'arme de guerre. Il y a un moment de flottement. Aujourd’hui, nous
sommes dans la normalité. Moi-même qui est suis cdt je ne détiens pas d'arme à
feu à la maison.
Est-ce qu'on peut dire que vous avez pris le taureau
par les cornes?
Depuis longtemps nous faisons ce travail. Nous avons réussi à regrouper les
petits groupes de combattants dans des compagnies pour former des blocs
homogènes. Elles sont dirigées par des chefs qui nous connaissons très bien.
C'est un travail progressif. Faut mieux déposer tranquillement son
arme au lieu de se faire humilier devant sa famille. Nous allons passer à une
étape supérieure. Vous déposez tranquillement votre arme ou bien vous déposez
de force. J'ai les hommes et les moyens pour désarmer de force.
Réalisé par Bahi K. et Ouattara Moussa
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