Bouaflé : Trois semaines après la fermeture des
mines d’or
Ce
que préparent les orpailleurs d’Angovia
Parce que l’heure de la
réconciliation a sonné. Après les affrontements meurtriers-les 11 et 12 juillet
dernier, bilan : 4 morts et plusieurs blessés, ndlr-les orpailleurs de la
mine d’or d’Angovia, village situé à 40 km de Bouaflé, et des 33 autres sites, sont
résolus à revivre en bonne intelligence avec leurs tuteurs. Selon Bamba V., un
membre influent de l’association des jeunes allogènes l’incident qui s’est
produit en juillet dernier est un mauvais souvenir à vite oublier. « Nous
regrettons ce qui s’est passé. Nous avons entrepris des démarches auprès des
autorités administratives et politiques notamment le préfet de région Gouaméné
Adrien et le président du conseil régional Abi Koffi Richard, pour organiser
une cérémonie de réconciliation au village», nous a-t-il annoncé lors de nos
échanges téléphoniques jeudi dernier. «Nous respectons la décision du
gouvernement. On en conscient que nous travaillons dans la clandestinité. On
ignorait l’existence d’un code minier. On ne savait pas qu’on devait obtenir un
permis d’exploitation. Désormais nous avons l’information à la suite de la
visite du ministre de la Défense. Ainsi, nous sommes en train de nous regrouper
en coopérative afin d’obtenir une autorisation pour exploiter les mines d’or.
Nous voulons sortir de l’inégalité », a insisté notre interlocuteur. «Nous
sommes inactifs. C’est la seule activité qui existe au village. Nous n’avons
aucune source de revenus pour nous occuper de nos familles. La rentrée scolaire
approche à grand pas. Nous devons scolariser nos enfants. C’est notre
inquiétude. Nous demandons aux autorités de nous accorder un temps pour nous
organiser », a plaidé Diby M. un autre orpailleur du village d’Allahou. Quant
à Abi N’Goran Daniel, chef de village d’Angovia, il a indiqué qu’il est en
phase avec la démarche des allogènes. Il
a annoncé l’organisation d’une cérémonie, le 7 août prochain, de libation pour
exorciser et éloigner les démons de la division. Joint
par téléphone, un officier subalterne des Forces républicaines de Côte d’Ivoire
basées à Bouaflé a affirmé que la mesure de la fermeture des mines est
respectée. Il a relevé que bien avant les affrontements de juillet dernier à
Angovia, les forces de l’ordre ont intervenu à deux reprises pour faire baisser
la tension en avril 2012. « Vous savez, là où il y a de l’or cela attire
les hommes. Et les conflits sont permanents. Nous continuons de parler aux
autochtones et aux allogènes pour qu’ils s’entendent dans l’intérêt du village
et de la région. Ils sont condamnés à vivre ensemble », nous a-t-il confié
hors-micro.
Ouattara
Moussa
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