jeudi 15 août 2013

Sécurité nationale: les préfets de police en colère contre l'inspecteur Bredou Mbia, directeur général de la police

Insuffisance de policiers, manques de moyens logistiques,…

12 préfets de police flinguent Bredou Mbia


Profitant de la cérémonie de réception du meilleur policier primé le 6 août, les préfets de police de l’intérieur du pays ont exposé les difficultés auxquelles ils sont confrontés dans l’exécution de leur mission.  


Ils sont douze. Ils n’ont pris de gant pour exprimer la galère qu’ils vivent dans les différentes zones de compétentes. Les douze préfets de police ont indiqué, à l’inspecteur général Brédou Mbia, directeur général de la police, qu’ils sont dépourvus de tout. C’était le mercredi à la salle des fêtes de l’école de police de Cocody lors de la cérémonie de réception du meilleur policier (sergent-chef Dan Guy Roger) récompensé le 6 août au cours de la journée de l’excellence. Entre autres difficultés, ces préfets de police ont énuméré l’insuffisance du personnel ; le manque de moyens logistiques (véhicules de transport de troupe, véhicules de patrouilles) ; mais surtout l’absence de moyens de communication entre les préfectures de police et les commissaires placés sous leur autorité. «Nous ne sommes pas logés à la même enseigne que nos collègues d’Abidjan. La radio de transmission ne fonctionne pas depuis des lustres. L’antenne ne marche malgré les efforts entrepris pour sa remise en état. La préfecture de police de Bouaké ne possède pas de radio de transmission. C’est un outil très important pour accomplir notre mission de sécurisation. Nous sommes coupés avec nos éléments lorsqu’ils sont en intervention », a déploré le commissaire divisionnaire N’Guessan Kouassi Germain, préfet de police de Bouaké. Ses propos ont été renchéris par le préfet de police de Yamoussoukro. Selon le commissaire divisionnaire major, Sanogo Soumaïla, les services de sécurité de la capitale politique sont confrontés au problème d’interférence des fréquences des communications radios avec les éléments de l’Opération des nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). «Cela nous gène énormément dans notre travail. Nous avons entrepris des démarches auprès des responsables de l’Onuci. Mais la situation n’a pas changée », s’est navrée le patron de la préfecture de police de la région du Bélier.

Les policiers vont téléphoner au Mali


A en croire le commissaire divisionnaire Gogo Gnankouri, les conditions de travail des policiers ne sont pas reluisantes à Odienné et dans les autres commissariats de police des villes environnantes. D’après le préfet de police de la région du Denguélé, aucun commissariat de police ne dispose ni d’une ligne téléphonique ni d’un fax pour envoyer les documents administratifs à la hiérarchie. «Nous n’avons rien pour travailler. Prenons le cas du commissariat de police de Miniginan. Nos éléments se déploient jusqu’à la frontière dans le cadre des opérations de sécurisation. Mais une fois qu’ils quittent la base il n’est plus possible de communiquer avec l’équipage car ils sont dépourvus de radios et d’autophones. Ils sont obligés de traverser la frontière pour se rendre sur le territoire malien. C’est à partir de là-bas qu’ils nous rendent compte de la situation en utilisant le réseau de téléphonie mobile Malitel. Il y a donc des risques d’interceptions des renseignements. Concernant l’absence de fax. Cette situation ralentie la prise de décision. Lorsque nous demandons à nos hommes de nous envoyer le rapport d’une situation. C’est un parcourt du combattant. Ils sont obligés de venir jusqu’à Abidjan pour que nous envoyer le fac-similé du rapport à Odienné. Cette opération peut prendre facilement deux jours. C’est ce qui explique le retard dans la prise de décision », a-t-il regretté. Le commissaire divisionnaire Dosso Siaka, préfet de police d’Abengourou, a mis l’accent sur l’absence de véhicule de transport de troupe qui freine ses éléments et lui dans l’accomplissement de leurs tâches. Faces aux difficultés des préfets de police, le directeur général de la police a déclaré brièvement ceci : « Nous sommes conscients de vos difficultés.  Mais vous devez faire des efforts avec le peu de moyens dont vous disposez. Les moyens vont venir progressivement.» Contre toute attente, les journalistes ont été priés de sortir de la salle. La rencontre s’est poursuivie à huis-clos.  


Ouattara Moussa


Bredou Mbia doit trouver des solutions aux problèmes de fonctionnements des préfectures de police de l’intérieur du pays.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire