dimanche 3 novembre 2013

Procès contre le général Dogbo et quatre autres militaires pro-Gbagbo dans l'affaire de l'assassinat du colonel major Adama Dosso

Propos de…

Me Coulibaly Soungalo, avocat de la partie civile :
« Les témoins ont démontré qu’on avait pas une armée »

« Les témoins qui sont venus à la barre, sont tous de la Garde républicaine. Ils sont de la garde rapprochée du général Dogbo Blé. Vous vous imaginez que ces témoins ne peuvent pas dire grand’ chose pour faire avancer le dossier, surtout que le général Dogbo Blé est assis derrière eux. Je pense pour ma part qu’ils n’ont pas voulu dire ce qui s’est passé. Ils sont restés là à tergiverser en faisant du dilatoire. Je pense que le tribunal appréciera très bien leur réaction. Il faut également signaler que de par leur attitude et déclarations, ces témoins ont démontré à la face du monde qu’on n’avait pas une armée. En ce sens qu’ils disent que n’importe quel soldat pouvait se lever et aller accomplir une mission aussi grave que celle que nous sommes en train de juger en ce moment. C’est dommage pour l’armée ivoirienne. Puisque je ne peux pas comprendre qu’une armée organisée puisse permettre à des soldats de rang ou à des sous-officiers d’aller orchestrer des missions d’assassinat sans que les supérieurs soient au courant ».

Me Coulibaly Navigué, avocat de Dogbo Blé :
« Un témoin ne vient pas accuser mais déclarer ce qu’il a fait »

« Vous avez vu les témoignages, mon client n’a pas été accusé. Et ces témoignages ont apporté quelque chose de nouveau. C’est dommage, certains pensaient que les témoins viendraient pour accuser mon client. Alors qu’à la vérité, un témoin vient pour déclarer ce qu’il a fait. C’est le juge qui interprète ses déclarations. A cet égard, nous sommes sereins car la loi est claire là-dessus. Tout individu est présumé innocent tant que sa culpabilité n’est pas établie. Nous nous en tenons à cela ».


Me Martial Gahoua, avocat du commandant Kipré :
«La gestion des hommes n’est ni binaire ni mathématique »

« Les témoignages ont fait avancer les choses. Ce qui m’a marqué dans le procès du jour, c’est que l’un des témoins a déclaré qu’un sergent-chef peut lui-même s’autoriser à accomplir une mission sans l’avis de son supérieur. Mais le parquet militaire a voulu faire du forcing pour lui faire dire autre chose. Je pense que le parquet ne peut pas orienter les propos du témoin dans le sens qui l’arrange. Il faut rappeler aussi que ces témoignages ont permis de comprendre qu’il y avait un problème de gestion dans l’armée ivoirienne et non uniquement à la Garde républicaine. Car la gestion des hommes n’est ni binaire ni mathématique. Il y a des variables qu’on ne maîtrise pas comme l’a dit l’un des témoins militaires ».
Me Mathurin Djirabou, avocat de Dogbo Blé :
« L’instruction a été bien menée »

« Nous ne sommes pas totalement content des  procédures, mais reconnaissons tout de même que l’instruction a été menée comme il le faut. Il nous incombe maintenant en tant qu’avocats de jouer notre rôle et au juge de  jouer le sien. Je tiens à préciser que la culpabilité de mon client n’est pas encore avérée  sinon on serait parti et le procès d’aujourd’hui n’aurait pas eu lieu. Rien n’est encore joué comme j’aime à le dire et tout est possible. C’est un procès. Et personne ne peut présager avant terme des décisions qui y seront arrêtées.»


Propos recueillis par Ouattara Moussa 




Me Coulibaly Soungalo, Avocat de la partie civile 




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