Propos de…
Me Coulibaly Soungalo,
avocat de la partie civile :
« Les
témoins ont démontré qu’on avait pas une armée »
« Les témoins qui
sont venus à la barre, sont tous de la Garde républicaine. Ils sont de la garde
rapprochée du général Dogbo Blé. Vous vous imaginez que ces témoins ne peuvent
pas dire grand’ chose pour faire avancer le dossier, surtout que le général
Dogbo Blé est assis derrière eux. Je pense pour ma part qu’ils n’ont pas
voulu dire ce qui s’est passé. Ils sont restés là à tergiverser en faisant du
dilatoire. Je pense que le tribunal appréciera très bien leur réaction. Il faut
également signaler que de par leur attitude et déclarations, ces témoins ont
démontré à la face du monde qu’on n’avait pas une armée. En ce sens qu’ils
disent que n’importe quel soldat pouvait se lever et aller accomplir une
mission aussi grave que celle que nous sommes en train de juger en ce moment.
C’est dommage pour l’armée ivoirienne. Puisque je ne peux pas comprendre qu’une
armée organisée puisse permettre à des soldats de rang ou à des sous-officiers d’aller
orchestrer des missions d’assassinat sans que les supérieurs soient au courant ».
Me Coulibaly Navigué,
avocat de Dogbo Blé :
« Un
témoin ne vient pas accuser mais déclarer ce qu’il a fait »
« Vous avez vu les
témoignages, mon client n’a pas été accusé. Et ces témoignages ont apporté
quelque chose de nouveau. C’est dommage, certains pensaient que les témoins
viendraient pour accuser mon client. Alors qu’à la vérité, un témoin vient pour
déclarer ce qu’il a fait. C’est le juge qui interprète ses déclarations. A cet
égard, nous sommes sereins car la loi est claire là-dessus. Tout individu est
présumé innocent tant que sa culpabilité n’est pas établie. Nous nous en tenons
à cela ».
Me Martial Gahoua,
avocat du commandant Kipré :
«La
gestion des hommes n’est ni binaire ni mathématique »
« Les témoignages
ont fait avancer les choses. Ce qui m’a marqué dans le procès du jour, c’est
que l’un des témoins a déclaré qu’un sergent-chef peut lui-même s’autoriser à accomplir
une mission sans l’avis de son supérieur. Mais le parquet militaire a voulu
faire du forcing pour lui faire dire autre chose. Je pense que le parquet ne
peut pas orienter les propos du témoin dans le sens qui l’arrange. Il faut
rappeler aussi que ces témoignages ont permis de comprendre qu’il y avait un
problème de gestion dans l’armée ivoirienne et non uniquement à la Garde
républicaine. Car la gestion des hommes n’est ni binaire ni mathématique. Il y
a des variables qu’on ne maîtrise pas comme l’a dit l’un des témoins militaires ».
Me Mathurin Djirabou,
avocat de Dogbo Blé :
« L’instruction
a été bien menée »
« Nous ne sommes
pas totalement content des procédures, mais
reconnaissons tout de même que l’instruction a été menée comme il le faut. Il nous
incombe maintenant en tant qu’avocats de jouer notre rôle et au juge de jouer le sien. Je tiens à préciser que la
culpabilité de mon client n’est pas encore avérée sinon on serait parti et le procès
d’aujourd’hui n’aurait pas eu lieu. Rien n’est encore joué comme j’aime à le
dire et tout est possible. C’est un procès. Et personne ne peut présager avant
terme des décisions qui y seront arrêtées.»
Propos
recueillis par Ouattara Moussa
Me Coulibaly Soungalo, Avocat de la partie civile |
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