jeudi 28 novembre 2013

Insécurité à Abobo: L’ultimatum des populations aux gangs à la machette

Insécurité à Abobo

L’ultimatum des populations aux gangs à la machette

La terreur change de camp. Les habitants du 2ème arrêt, un quartier de la commune d’Abobo, ont lancé, dimanche, un ultimatum aux gangs à la machette qui sévissent depuis plusieurs mois. Ils somment ces groupes de gamins dont l’âge varie entre huit et quinze ans de déposer sans délai machettes, gourdins et autres armes blanches. «Nos enfants qui constituent la relève sont devenus aujourd’hui des bombes entre nos mains. Ils sont devenus une honte pour nous les parents. Lors des mariages, ils se livrent à toutes sortes de vices et d’agressions. Nos enfants sont devenus des bandits et des drogués. Nous sommes déterminés à les contraindre de déposer les armes. Pour conduire cette opération, nous demandons le soutien de la police», a indiqué Koné Siaka, imam de la mosquée et porte-parole des confessions religieuses. A la place publique, le guide religieux a ajouté que les activités criminelles commises par les  gangs à la machette sont légion. « Pis, ils tuent leurs victimes. La police doit nous aider », a insisté l’imam devant le commissaire divisionnaire Bakayoko Soualio, chef du district de police d’Abobo qui avait à ses côtés les commissaires de police Fofana Ibrahim, du 14ème arrondissement et Maxime du 21ème arrondissement et un détachement des soldats de l’Opération des nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). Pour Mme Konaté Salimata, porte-parole des femmes, il faut éradiquer cette nouvelle forme de banditisme urbain à la racine. Selon elle, il faut procéder à la destruction des fumoirs et autres cabarets.

Interdiction de la danse "sipa"

«Ces jeunes gens, qui viennent en majorité d’autres quartiers, se retrouvent dans ces endroits pour faire n’importe quoi. Un homme normal ne peut pas prendre une machette pour taillader son semblable si ce dernier n’a pas pris de la drogue. Dès aujourd’hui (dimanche, ndlr), nous n’allons plus accepter que ces personnes-là viennent nous attaquer et nous dépouiller.  Nous allons les dénoncer. On en a marre. Ça suffit», a-t-elle pesté en exhortant les gouvernants à résoudre le problème du chômage juvénile à travers l’implantation d’une zone industrielle à Abobo. «Trop c’est trop. Il faut que ça cesse. Nous mettons en garde tous ces voyous. Celui qui va commettre une agression sera traqué jusqu’à son dernier retranchement. On le prend ; on  le met à la disposition de la police. Les auteurs des attaques à la machette seront réprimés. Celui qui refuse de déposer sa machette nous trouvera sur son chemin», a averti Bamba Amadou alias Tigré. Le président de la jeunesse du 2ème arrêt (Aj2a) a annoncé l’interdiction de la danse du "Sipa". Cette danse de réjouissance était un prétexte pour ces gamins devenus des malfrats pour attaquer et dépouiller leurs cibles. En plus, toutes les manifestations sur l’espace public sont interdits sauf celles qui seront autorisées après approbation de la mairie et du comité de gestion du quartier. « Toutes ces mesures seront efficaces à condition que chacun joue sa partition. Il faut dénoncer les membres des gangs à la machette. Les policiers ne jettent pas de cauris. Donc, nous devons collaborer avec la police. Et nous allons le faire», a assuré M. Bamba. A en croire le directeur de cabinet du maire Adama Toungara, un plan global de sécurisation de la commune a été mis en place dont le but est «d’éradiquer» le phénomène des gangs à la machette. «Souffrez que ces dispositions ne soient divulguées sur la place publique. Nous travaillons et nous allons éliminer, je dis bien éliminer, ce phénomène. Dès cet instant, j’invite les parents à prendre leurs responsabilités. Donnez des conseils à vos enfants sinon il sera trop tard», a déclaré Bamba Amara. Quant au chef du district de police, il a rassuré les populations de la disponibilité de ses éléments et lui à sécuriser les quartiers du phénomène "des microbes". Il faut rappeler que dans la nuit du 14 au 15 novembre, Kaba Soiré (12 ans) et Oumarou Diaby( 13 ans) ont été tués par le gang de Fofana Abdoulaye alias Kfc. En représailles, ce dernier a été lynché à mort dans la matinée du dimanche 17 novembre.     


Ouattara Moussa


Lég : La population déterminée à éradiquer les gangs à la machette avec l’appui des forces de l’ordre.







une vue de la foule rassemblée à la place publique du quartier 2ème arrêt d'Abobo

Le chef du district de police d'Abobo, le commissaire divisionnaire Bakayoko Soualio 

Les habitants du quartier de 2ème arret entourés du commissaire Bakayoko et d'une délégation de l'Onuci 






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