Insécurité à Abobo
L’ultimatum
des populations aux gangs à la machette
La terreur change de
camp. Les habitants du 2ème arrêt, un quartier de la commune d’Abobo,
ont lancé, dimanche, un ultimatum aux gangs à la machette qui sévissent depuis
plusieurs mois. Ils somment ces groupes de gamins dont l’âge varie entre huit et
quinze ans de déposer sans délai machettes, gourdins et autres armes blanches. «Nos
enfants qui constituent la relève sont devenus aujourd’hui des bombes entre nos
mains. Ils sont devenus une honte pour nous les parents. Lors des mariages, ils
se livrent à toutes sortes de vices et d’agressions. Nos enfants sont devenus
des bandits et des drogués. Nous sommes déterminés à les contraindre de déposer
les armes. Pour conduire cette opération, nous demandons le soutien de la
police», a indiqué Koné Siaka, imam de la mosquée et porte-parole des
confessions religieuses. A la place publique, le guide religieux a ajouté que
les activités criminelles commises par les
gangs à la machette sont légion. « Pis, ils tuent leurs victimes.
La police doit nous aider », a insisté l’imam devant le commissaire
divisionnaire Bakayoko Soualio, chef du district de police d’Abobo qui avait à
ses côtés les commissaires de police Fofana Ibrahim, du 14ème
arrondissement et Maxime du 21ème arrondissement et un détachement des
soldats de l’Opération des nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). Pour Mme
Konaté Salimata, porte-parole des femmes, il faut éradiquer cette nouvelle
forme de banditisme urbain à la racine. Selon elle, il faut procéder à la
destruction des fumoirs et autres cabarets.
Interdiction
de la danse "sipa"
«Ces jeunes gens, qui
viennent en majorité d’autres quartiers, se retrouvent dans ces endroits pour
faire n’importe quoi. Un homme normal ne peut pas prendre une machette pour
taillader son semblable si ce dernier n’a pas pris de la drogue. Dès
aujourd’hui (dimanche, ndlr), nous n’allons plus accepter que ces personnes-là
viennent nous attaquer et nous dépouiller.
Nous allons les dénoncer. On en a marre. Ça suffit», a-t-elle pesté en
exhortant les gouvernants à résoudre le problème du chômage juvénile à travers
l’implantation d’une zone industrielle à Abobo. «Trop c’est trop. Il faut que
ça cesse. Nous mettons en garde tous ces voyous. Celui qui va commettre une
agression sera traqué jusqu’à son dernier retranchement. On le prend ; on le met à la disposition de la police. Les
auteurs des attaques à la machette seront réprimés. Celui qui refuse de déposer
sa machette nous trouvera sur son chemin», a averti Bamba Amadou alias Tigré.
Le président de la jeunesse du 2ème arrêt (Aj2a) a annoncé
l’interdiction de la danse du "Sipa". Cette danse de réjouissance
était un prétexte pour ces gamins devenus des malfrats pour attaquer et
dépouiller leurs cibles. En plus, toutes les manifestations sur l’espace public
sont interdits sauf celles qui seront autorisées après approbation de la mairie
et du comité de gestion du quartier. « Toutes ces mesures seront efficaces
à condition que chacun joue sa partition. Il faut dénoncer les membres des
gangs à la machette. Les policiers ne jettent pas de cauris. Donc, nous devons
collaborer avec la police. Et nous allons le faire», a assuré M. Bamba. A en
croire le directeur de cabinet du maire Adama Toungara, un plan global de sécurisation
de la commune a été mis en place dont le but est «d’éradiquer» le phénomène des
gangs à la machette. «Souffrez que ces dispositions ne soient divulguées sur la
place publique. Nous travaillons et nous allons éliminer, je dis bien éliminer,
ce phénomène. Dès cet instant, j’invite les parents à prendre leurs
responsabilités. Donnez des conseils à vos enfants sinon il sera trop tard», a
déclaré Bamba Amara. Quant au chef du district de police, il a rassuré les
populations de la disponibilité de ses éléments et lui à sécuriser les
quartiers du phénomène "des microbes". Il faut rappeler que dans la
nuit du 14 au 15 novembre, Kaba Soiré (12 ans) et Oumarou Diaby( 13 ans) ont
été tués par le gang de Fofana Abdoulaye alias Kfc. En représailles, ce dernier
a été lynché à mort dans la matinée du dimanche 17 novembre.
Ouattara
Moussa
Lég :
La population déterminée à éradiquer les gangs à la machette avec l’appui des
forces de l’ordre.
une vue de la foule rassemblée à la place publique du quartier 2ème arrêt d'Abobo |
Le chef du district de police d'Abobo, le commissaire divisionnaire Bakayoko Soualio |
Les habitants du quartier de 2ème arret entourés du commissaire Bakayoko et d'une délégation de l'Onuci |
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