vendredi 27 septembre 2013

Attaques des gang à la machette à Atétcoubé, à Cocody, à Adjamé et à Abobo/ Quelles solutions pour réduire l'insécurité


Danho Paulin, maire de la commune d’Attécoubé :

«Nous avons identifié et localisé les zones criminogènes»

C’est un secret de polichinelle. L’insécurité, depuis quelques mois, est montée en puissance à Attécoubé. Le phénomène du gang à la machette a envahi les quartiers. Et le premier magistral de la commune a pris le taureau par les cornes pour éradiquer le mal à travers le lancement d’une opération d’envergure annoncée dans les jours à venir.  

Quelle riposte apportez face au gang de la machette?
L’insécurité ne se résume pas seulement au phénomène du gang des machettes. Nous avons observé ces derniers mois des cas de braquages, d’attaques de domiciles et surtout la récurrence des gangs à la machette qui attaquent et dépouillent nos administrés. A la fin de la crise postélectorale, notre commune à l’instar des autres communes d’Abidjan, il  y a eu une prolifération d’armes à feu. La réponse à cette criminalité, nous l’avons amorcé dès la fin de la crise. Notre commune a eu un nombre très important d’ex-combattants. Donc, il y a une prolifération d’armes. Nous avons sollicité les services de la ComNat-alpc (Commission nationale de lutte contre la prolifération et la circulation des armes légères et de petits calibres) dirigée par le contrôleur général Désiré Adjoussou. Il y a eu plusieurs rencontres pour préparer les séances de collecte et de ramassage des armes légères. L’opération a été un succès. De nombreuses armes ont été déposées par les ex-combattants.

Qu’est est le lien entre une opération de collecte d’armes et le phénomène du gang de la machette ?
Le lien, c’est que ce sont les mêmes opérateurs, les mêmes acteurs. Auparavant, il n’existait pas ce phénomène d’agression et de vol à main armée. Il y avait donc le problème des armes légères à ramasser. Il fallait aussi sensibiliser les populations cibles. Ensuite, il fallait faire en sorte que les fumoirs de drogue soient réduits ou détruits. Il existait beaucoup de fumoirs dans les quartiers. Il fallait donc détruire ces fumoirs. La troisième action c’était avec nos communautés religieuses (catholique, protestante et musulmane), nos communautés villageois et les chefs de communauté. Tout ce corps a été associé à travers des rencontres à la fois de réconciliation et de sensibilisation par rapport à l’insécurité grandissante dans notre commune.

Qu’avez-vous fait concernant la nouvelle forme de banditisme c'est-à-dire le gang de la machette ?
Nous avons appelé la police. Il faut savoir que Attécoubé est peut-être la seule commune d’Abidjan qui dispose d’un comité de sécurité. Il se réunit pratiquement tous les mois pour faire le point sur la sécurité. Ce comité de sécurité est composé de tous les commissaires de police, du commandant de brigade de la gendarmerie, des éléments de la marine nationale, des Frci (Forces républicaines de Côte d’Ivoire) et de la police municipale. Sans état d’âme, nous faisons le point de la situation sécuritaire chaque mois. Cela nous permet de voir quels sont les quartiers criminogènes. Nous avons identifié et localisé les zones où le phénomène du gang de la machette était récurrent. La première riposte. C’était d’abord la sensibilisation avec les chefs de communauté. La seconde réponse était les interventions régulières  de la police, de la gendarmerie et du Ccdo (Centre de coordination des décisions opérationnelles).

Quels sont les résultats que vous avez obtenus ?
Des interpellations ont été faites. Souventes fois, il y a eu même du grabuge lors des interventions du Ccdo pour neutraliser ces bandes. Sans donner de détails, le comité de sécurité a saisi les autorités compétentes pour qu’une opération d’envergure soit menée dans les zones criminogènes ciblées de nos quartiers pour neutraliser ces bandes armées de machettes.

Quelles sont ces zones criminogènes ?
Je ne peux rentrer dans les détails pour des raisons de sécurité. Mais il faut savoir que c’est un certain nombre de quartiers d’Attécoubé qui sont au nombre de sept. Ce sont des zones où nous avons noté la fréquence de ce type d’agression. Ces quartiers ont été ciblés, renseignés et des opérations d’envergures auront lieu dans les jours à venir. Au cours de ces opérations, nous allons rechercher les machettes. Nous sommes en ville. Il n’est pas normal que des personnes possèdent autant de machettes. Il n’y a pas de plantation à Abidjan. C’est dire que toutes les personnes qui font se retrouver avec des armes blanches notamment des machettes d’une certaine quantité. Cela veut dire que ce sont des bandits. Cependant, nous devrions donner des perspectifs aux jeunes à travers des projets d’insertion. Nous avons lancé les opérations de permis de conduire, d’alphabétisation et d’apprentissage. Il s’agit de donner une réponse aux jeunes par rapport à leur insertion socio-économique. Malgré ces actions, si des jeunes s’adonnent à des activités dérivant alors nous ne pouvons que passer à la phase de répression à travers l’opération de grande envergure qui sera lancée dans les jours à venir.

Entretien réalisé par Ouattara Moussa




Le maire d’Attécoubé déterminé à bouter hors de sa commune cette nouvelle forme de banditisme.



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