Danho Paulin, maire de la
commune d’Attécoubé :
«Nous
avons identifié et localisé les zones criminogènes»
C’est
un secret de polichinelle. L’insécurité, depuis quelques mois, est montée en
puissance à Attécoubé. Le phénomène du gang à la machette a envahi les
quartiers. Et le premier magistral de la commune a pris le taureau par les
cornes pour éradiquer le mal à travers le lancement d’une opération d’envergure
annoncée dans les jours à venir.
Quelle
riposte apportez face au gang de la machette?
L’insécurité ne se résume
pas seulement au phénomène du gang des machettes. Nous avons observé ces
derniers mois des cas de braquages, d’attaques de domiciles et surtout la
récurrence des gangs à la machette qui attaquent et dépouillent nos administrés.
A la fin de la crise postélectorale, notre commune à l’instar des autres
communes d’Abidjan, il y a eu une
prolifération d’armes à feu. La réponse à cette criminalité, nous l’avons
amorcé dès la fin de la crise. Notre commune a eu un nombre très important
d’ex-combattants. Donc, il y a une prolifération d’armes. Nous avons sollicité
les services de la ComNat-alpc (Commission
nationale de lutte contre la prolifération et la circulation des armes légères
et de petits calibres) dirigée par le contrôleur général Désiré Adjoussou.
Il y a eu plusieurs rencontres pour préparer les séances de collecte et de
ramassage des armes légères. L’opération a été un succès. De nombreuses armes
ont été déposées par les ex-combattants.
Qu’est
est le lien entre une opération de collecte d’armes et le phénomène du gang de
la machette ?
Le lien, c’est que ce sont
les mêmes opérateurs, les mêmes acteurs. Auparavant, il n’existait pas ce
phénomène d’agression et de vol à main armée. Il y avait donc le problème des
armes légères à ramasser. Il fallait aussi sensibiliser les populations cibles.
Ensuite, il fallait faire en sorte que les fumoirs de drogue soient réduits ou
détruits. Il existait beaucoup de fumoirs dans les quartiers. Il fallait donc
détruire ces fumoirs. La troisième action c’était avec nos communautés
religieuses (catholique, protestante et musulmane), nos communautés villageois
et les chefs de communauté. Tout ce corps a été associé à travers des
rencontres à la fois de réconciliation et de sensibilisation par rapport à
l’insécurité grandissante dans notre commune.
Qu’avez-vous fait concernant
la nouvelle forme de banditisme c'est-à-dire le gang de la machette ?
Nous avons appelé la police.
Il faut savoir que Attécoubé est peut-être la seule commune d’Abidjan qui
dispose d’un comité de sécurité. Il se réunit pratiquement tous les mois pour
faire le point sur la sécurité. Ce comité de sécurité est composé de tous les
commissaires de police, du commandant de brigade de la gendarmerie, des
éléments de la marine nationale, des Frci (Forces républicaines de Côte
d’Ivoire) et de la police municipale. Sans état d’âme, nous faisons le point de
la situation sécuritaire chaque mois. Cela nous permet de voir quels sont les
quartiers criminogènes. Nous avons identifié et localisé les zones où le
phénomène du gang de la machette était récurrent. La première riposte. C’était
d’abord la sensibilisation avec les chefs de communauté. La seconde réponse
était les interventions régulières de la
police, de la gendarmerie et du Ccdo (Centre de coordination des décisions
opérationnelles).
Quels sont les résultats que
vous avez obtenus ?
Des interpellations ont été
faites. Souventes fois, il y a eu même du grabuge lors des interventions du
Ccdo pour neutraliser ces bandes. Sans donner de détails, le comité de sécurité
a saisi les autorités compétentes pour qu’une opération d’envergure soit menée
dans les zones criminogènes ciblées de nos quartiers pour neutraliser ces
bandes armées de machettes.
Quelles
sont ces zones criminogènes ?
Je ne peux rentrer dans les
détails pour des raisons de sécurité. Mais il faut savoir que c’est un certain
nombre de quartiers d’Attécoubé qui sont au nombre de sept. Ce sont des zones
où nous avons noté la fréquence de ce type d’agression. Ces quartiers ont été
ciblés, renseignés et des opérations d’envergures auront lieu dans les jours à
venir. Au cours de ces opérations, nous allons rechercher les machettes. Nous
sommes en ville. Il n’est pas normal que des personnes possèdent autant de
machettes. Il n’y a pas de plantation à Abidjan. C’est dire que toutes les
personnes qui font se retrouver avec des armes blanches notamment des machettes
d’une certaine quantité. Cela veut dire que ce sont des bandits. Cependant,
nous devrions donner des perspectifs aux jeunes à travers des projets
d’insertion. Nous avons lancé les opérations de permis de conduire,
d’alphabétisation et d’apprentissage. Il s’agit de donner une réponse aux
jeunes par rapport à leur insertion socio-économique. Malgré ces actions, si
des jeunes s’adonnent à des activités dérivant alors nous ne pouvons que passer
à la phase de répression à travers l’opération de grande envergure qui sera
lancée dans les jours à venir.
Entretien
réalisé par Ouattara Moussa
Le maire d’Attécoubé déterminé à
bouter hors de sa commune cette nouvelle forme de banditisme.
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