samedi 28 septembre 2013

Insécurité à Abidjan: Le gang à la machette à la loupe du doyen de l'Ufr de Criminologie.

Pr Alain Sissoko, doyen de l’Ufr de criminologie

«Toute société produit des microbes sociaux»     

Le professeur Alain Sissoko, doyen de l’Ufr de criminologie explique le phénomène du gang à la machette et donne des propositions.

Nous assistons à une nouvelle forme de criminalité. Des jeunes gens qui attaquent les populations à la machette. Comment expliquez-vous cela ?

Il faut raisonner en termes d’hypothèses, pour le moment. Ce phénomène mérite une étude criminologique notamment sociologique et psychologique. Ce que je peux vous dire c’est en termes d’hypothèse. Je sais que s’il y a des gangs qui s’affrontent ces gangs-là s’attaquent aux populations. Je pense que c’est un peu l’exigence des problèmes économiques et des exigences culturelles. En général, toute société intègre des individus en temps exclu d’autres. Ces jeunes sont exclus au plan scolaire. Je pense que la plupart d’entre eux sont déscolarisés d’une part. Donc, le problème de non scolarisation. Ce sont des jeunes de familles de 18 et 20 ans je doute qu’ils soient intégrés au plan professionnel. Evidement, on dit, toute société produit des microbes sociaux. A juste titre, pareil-t-il, eux-mêmes se font appeler des microbes. Je pense que c’est un phénomène qui interroge qui interpelle la société au plan individuel et au plan collectif. Et puis au plan phycologique, il faut faire des études pour savoir si ces jeunes bénéficient d’un encadrement familial. Aujourd’hui, quand je regarde dans les quartiers, il y a de l’extrême pauvreté. Ce n’est plus comme avant où les parents s’occupaient des enfants. On disait que les enfants appartenaient à toute la communauté. On remarque que dans les quartiers, déjà à 6 ans, on dit il va « se chercher ». Mais des enfants de pauvres, les parents ne savent même pas où leurs enfants se trouvent. Je pense qu’il y a des problèmes d’ordres sociologies et aussi d’ordres psychologiques.   

Les communes d’Adjamé, d’Abobo et d’Attécoubé sont plus concernées par ce phénomène. Pourquoi ces communes ?
Comme je l’ai dit en dehors d’études on ne peut rien affirmer. On peut déjà pense que ce sont des communes où règnent l’extrême pauvreté. Il y a une exclusion sociale. Ce sont des jeunes qui n’ont pas de projets de vie. Il faut véritablement mener une étude et attirer l’attention du public sur ce fait. Parce que quand on n’aborde pas dès maintenant ces problèmes, on ne fait pas de prévention par rapport à l’explosion du phénomène. On est dépassé par l’ampleur. Fondamentalement c’est la pauvreté. Aujourd’hui, nous sommes dans une mondialisation économique qui exclu vraiment les pauvres. Prenez par exemple les pauvres, les minorités aux Etats-Unis. Des jeunes dès qu’il y a des coupures d’électricité, ils sortent et ils manifestent. Ils rentrent dans les supermarchés. Personne ne peut les réprimer véritablement. Ils envahissent les supermarchés. Ils volent tout. Ça peut arriver ici.

A notre niveau, vous avez fait des études sur le phénomène ?
Non. Le phénomène est nouveau. Abidjan est un laboratoire sociologique et criminologique. Il y a des phénomènes nouveaux qui apparaissent. En matière de sécurité, le défaut de notre encadrement. Au plan politique et au plan de la sécurité on ne fait pas de prévention. Les séminaires qui se passent, nous à l’Ufr de criminologie, on ne reçoit aucune invitation. Nous demandons aux autorités. C’est un plaidoyer. On l’impression qu’il y a deux mondes : le monde du travail et le monde universitaire à part. On doit travailler pour nos dirigeants. On doit éclairer nos dirigeants pour ces problèmes afin qu’ils prennent les décisions. Ça me fait souvent mal.  

Ce phénomène du gang à la machette a-t-il un lien avec la drogue ?
Oui c’est possible. Evidemment, ça c’est ce que j’appelle l’approche au plan individuel. Ces jeunes se droguent. Ils sont très excités. Ils sont prêts à passer à l’acte. Il faut ajouter aussi l’alcool qui gangrène notre jeunesse et le monde entier. Ces jeunes, souvent quand ils se droguent, dès qu’ils sont dans un état second ils passent à l’acte. La drogue peut amplifier le phénomène. Je pense que fondamentalement c’est l’exclusion sociale. Il y a beaucoup de jeunes qui sont exclus. Quand on voit souvent ces jeunes, c’est des jeunes mécaniciens, des menuisiers ; des apprentis de "gbaka" qui travaillent dans le secteur informel. On les considère comme des voyous. Quand on a une telle image d’eux, ils veulent aussi se faire entendre. Dans toute société, chacun veut avoir une place. Quelque soit ces personnes. Donc, chacun revendique une grande partie de son identité. D’après vos écrits qu’il y a des filles dans ces groupes alors qu’avant les filles restaient auprès de la mère ou des tantes pour préparer. Ce n’est plus le cas. Il y a aussi le contrôle social. Les leaders de familles, les leaders religieux arrivent à s’imposer à ces jeunes, à les conduire et à les donner des conseils.

Pourquoi ce sont des jeunes gens de 10 à 17 ans ?

Aujourd’hui, regardez votre société. Les différentes crises qu’a connues la Côte d’Ivoire. Quelles sont les valeurs? C’est l’argent, le sexe, la violence. La violence fait partie de notre monde. De notre quotidien. Aujourd’hui, on abat quelqu’un et l’acte pareil banal. Donc, ces valeurs jouent un rôle. Ces images qu’on a vues à la télé pendant la crise postélectorale. On montrait des corps. Quand tu regardes tout ça c’est grave. Voilà c’est tous ces modèles qui sont véhiculés qui peuvent expliquer le comportement de cette jeunesse. Il faut une étude approfondie. C’est pour cela que je parle en termes d’hypothèses. Ce sont des jeunes exclus qui ne font que s’affirmer par la violence avec des armes à feu et des armes blanches.

Quelles sont les solutions que vous préconisées?
Je pense que c’est complexe. L’ampleur du phénomène est telle que ce sont des jeunes qu’il faut occuper. Il faut qu’ils puissent avoir un travail. Il faut scolariser certains d’entre-eux. Les engager dans un processus social. Il faudrait pourvoir les encadrer, les donner un projet d’existence. Quand quelqu’un n’a pas un projet de vie, il doit être comme quelqu’un qui est perdu dans le désert. Et l’image du désert, on est seul. On ne sait pas où on va. A la vie, on va demander secours. Est-ce que ce n’est pas un appel à la société. Est-ce que ce n’est un appel au secours. Il ne faudrait pas voir cela négativement.   


   


vendredi 27 septembre 2013

Attaques des gangs à la machette à Attécoubé, à Cocody, à Adjamé et à Abobo/ Quelles solutions pour réduire l'insécurité


Ouattara Basile, directeur de cabinet du maire d’Adjamé:


«Ce n’est pas de la responsabilité seule du politique»


Selon le directeur de cabinet du maire d’Adjamé, l’implication des différentes couches sociales est la condition pour bouter hors de la commune le fléau du gang à la machette.


Quel est votre avis sur la question de l’insécurité et notamment sur le phénomène du gang à la machette ? 
C’est un phénomène qui réel à Adjamé. Nous avons été saisis de certains faits. Mieux, le chef du district de police nous a même interpellés afin que nous veillions à la sécurité des personnes et des biens. Nous avons entrepris cette démarche de façon collégiale parce que ces enfants (gang de la machette) appartiennent à des familles. 

Qu’est-ce que vous avez entrepris pour lutter contre cette nouvelle forme d’insécurité ?   
Nous initions une rencontre vendredi (hier) à 11h à la mairie entre tous les leaders d’opinion ainsi bien que les chefs des communautés de la Cedeao. Il s’agit d’interpeller les populations pour que chacun prenne sa responsabilité au niveau de chaque famille. C’est la première action entreprise. Elle prend en compte toutes les couches sociales de la commune. Nous associons à cette action les organisations non gouvernementales.

A quel niveau se trouve votre responsabilité ?
Ce n’est pas de la responsabilité seule du politique et de la mairie. Nous servons de courroie de transmission entre les populations et les structures de l’état en charge de la sécurité à savoir la police, la gendarmerie. C’est ensemble que nous pourrons éradiquer ce mal à Adjamé.

Propos recueillis par Ouattara Moussa








Ouattara Basile, directeur de cabinet du maire d’Adjamé




  







Attaques des gang à la machette à Atétcoubé, à Cocody, à Adjamé et à Abobo/ Quelles solutions pour réduire l'insécurité


Danho Paulin, maire de la commune d’Attécoubé :

«Nous avons identifié et localisé les zones criminogènes»

C’est un secret de polichinelle. L’insécurité, depuis quelques mois, est montée en puissance à Attécoubé. Le phénomène du gang à la machette a envahi les quartiers. Et le premier magistral de la commune a pris le taureau par les cornes pour éradiquer le mal à travers le lancement d’une opération d’envergure annoncée dans les jours à venir.  

Quelle riposte apportez face au gang de la machette?
L’insécurité ne se résume pas seulement au phénomène du gang des machettes. Nous avons observé ces derniers mois des cas de braquages, d’attaques de domiciles et surtout la récurrence des gangs à la machette qui attaquent et dépouillent nos administrés. A la fin de la crise postélectorale, notre commune à l’instar des autres communes d’Abidjan, il  y a eu une prolifération d’armes à feu. La réponse à cette criminalité, nous l’avons amorcé dès la fin de la crise. Notre commune a eu un nombre très important d’ex-combattants. Donc, il y a une prolifération d’armes. Nous avons sollicité les services de la ComNat-alpc (Commission nationale de lutte contre la prolifération et la circulation des armes légères et de petits calibres) dirigée par le contrôleur général Désiré Adjoussou. Il y a eu plusieurs rencontres pour préparer les séances de collecte et de ramassage des armes légères. L’opération a été un succès. De nombreuses armes ont été déposées par les ex-combattants.

Qu’est est le lien entre une opération de collecte d’armes et le phénomène du gang de la machette ?
Le lien, c’est que ce sont les mêmes opérateurs, les mêmes acteurs. Auparavant, il n’existait pas ce phénomène d’agression et de vol à main armée. Il y avait donc le problème des armes légères à ramasser. Il fallait aussi sensibiliser les populations cibles. Ensuite, il fallait faire en sorte que les fumoirs de drogue soient réduits ou détruits. Il existait beaucoup de fumoirs dans les quartiers. Il fallait donc détruire ces fumoirs. La troisième action c’était avec nos communautés religieuses (catholique, protestante et musulmane), nos communautés villageois et les chefs de communauté. Tout ce corps a été associé à travers des rencontres à la fois de réconciliation et de sensibilisation par rapport à l’insécurité grandissante dans notre commune.

Qu’avez-vous fait concernant la nouvelle forme de banditisme c'est-à-dire le gang de la machette ?
Nous avons appelé la police. Il faut savoir que Attécoubé est peut-être la seule commune d’Abidjan qui dispose d’un comité de sécurité. Il se réunit pratiquement tous les mois pour faire le point sur la sécurité. Ce comité de sécurité est composé de tous les commissaires de police, du commandant de brigade de la gendarmerie, des éléments de la marine nationale, des Frci (Forces républicaines de Côte d’Ivoire) et de la police municipale. Sans état d’âme, nous faisons le point de la situation sécuritaire chaque mois. Cela nous permet de voir quels sont les quartiers criminogènes. Nous avons identifié et localisé les zones où le phénomène du gang de la machette était récurrent. La première riposte. C’était d’abord la sensibilisation avec les chefs de communauté. La seconde réponse était les interventions régulières  de la police, de la gendarmerie et du Ccdo (Centre de coordination des décisions opérationnelles).

Quels sont les résultats que vous avez obtenus ?
Des interpellations ont été faites. Souventes fois, il y a eu même du grabuge lors des interventions du Ccdo pour neutraliser ces bandes. Sans donner de détails, le comité de sécurité a saisi les autorités compétentes pour qu’une opération d’envergure soit menée dans les zones criminogènes ciblées de nos quartiers pour neutraliser ces bandes armées de machettes.

Quelles sont ces zones criminogènes ?
Je ne peux rentrer dans les détails pour des raisons de sécurité. Mais il faut savoir que c’est un certain nombre de quartiers d’Attécoubé qui sont au nombre de sept. Ce sont des zones où nous avons noté la fréquence de ce type d’agression. Ces quartiers ont été ciblés, renseignés et des opérations d’envergures auront lieu dans les jours à venir. Au cours de ces opérations, nous allons rechercher les machettes. Nous sommes en ville. Il n’est pas normal que des personnes possèdent autant de machettes. Il n’y a pas de plantation à Abidjan. C’est dire que toutes les personnes qui font se retrouver avec des armes blanches notamment des machettes d’une certaine quantité. Cela veut dire que ce sont des bandits. Cependant, nous devrions donner des perspectifs aux jeunes à travers des projets d’insertion. Nous avons lancé les opérations de permis de conduire, d’alphabétisation et d’apprentissage. Il s’agit de donner une réponse aux jeunes par rapport à leur insertion socio-économique. Malgré ces actions, si des jeunes s’adonnent à des activités dérivant alors nous ne pouvons que passer à la phase de répression à travers l’opération de grande envergure qui sera lancée dans les jours à venir.

Entretien réalisé par Ouattara Moussa




Le maire d’Attécoubé déterminé à bouter hors de sa commune cette nouvelle forme de banditisme.



mercredi 25 septembre 2013


Entretien
Lamoussa Diabaté, chef des dozos de Toumodi :

«Nous attendons l’ordre du Cdt Koné Zakaria»


Sommés par le ministre-délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, de quitter le champ de la sécurisation des biens et des personnes, les dozos, par la voix du président de la Confrérie des dozos de Côte d’Ivoire (Codoci), section de Toumodi), ont soutenu, lundi à la salle de réunion de la préfecture de Toumodi, qu’ils attendent les instructions fermes du commandant  Koné Zakaria.

Comment réagissez-vous, face aux accusations selon lesquelles des dozos (chasseurs traditionnels) seraient les auteurs des attaques contre les gendarmes et les policiers à Yamoussoukro? 

Pour nous, c'est un faux problème. Les gens qui portent les habits de dozo pour attaquer, ne sont rien d’autres que des bandits qui auraient pu s'habiller en treillis militaire, pour agresser les gens. Si le bandit a porté une tenue de la gendarmerie, dira-t-on que ce sont des gendarmes qui ont attaqué ? Si le malfrat porte une tenue des Frci (Forces républicaines de Côte d'Ivoire, ndlr) pour semer le trouble, dira-t-on aussi que ce sont les militaires qui ont agressé ? Dans tous les corps de métier, il existe des brebis galeuses. Nous condamnons fermement les attaques contre les gendarmes de Yamoussoukro parce que la discipline existe au sein de la confrérie dozo. Nous prêtons serment dans la forêt sacrée. Un dozo qui ne respecte pas la loi, s'expose à des sanctions qui peuvent aller jusqu'au châtiment ultime.

Que faites-vous pour assainir vos rangs?
Nous avons des réunions mensuelles à Abidjan avec le colonel Touré, le président de notre organisation. En ce moment, il y a un grand rassemblement de dozos qui se tient à Kani. Nous avons des spécialistes à San Pedro. Ils sont chargés de rechercher et de rattraper les bandits de grand chemin et autres criminels. A Toumodi, Vous l'avez certainement appris, nous avons pris en main la question de l'insécurité. Certes, il existe la police, la gendarmerie et les sociétés de gardiennage, mais les attaques de domiciles étaient récurrentes. Face à cette situation, il fallait réagir. Nous avons mis en place une unité d'élite de dozos pour traquer les bandits. Nous avons mené des opérations pour neutraliser ces gangsters. Il existait un célèbre malfrat du nom de "l'homme à la kalach". Il semait la terreur dans la ville ; les gendarmes n'ont pas pu le maîtriser.
Nous l’avons appréhendé ; il a été jugé et condamné par le tribunal de Toumodi. Il a écopé de vingt ans de prison

On a l'impression que vous avez engagé un bras de fer avec les forces de l'ordre.
Il n'y a jamais eu de bras de fer. Le commandant Koné Zakaria est un dozo. Il est l'un de nos patrons. Nous exécutons ses ordres. Le commandant Chérif Ousmane est aussi un dozo; nous obéissons à ses instructions. Dans l'armée, c'est la discipline. Dans la confrérie des dozos, c'est aussi la discipline. Ce qui s'est passé à Yamoussoukro est condamnable.  Dans tout corps, il y a des brebis galeuses. Il y a des gens qui ne sont pas de la confrérie. Ils attaquent les forces de l'ordre. Ce qui n’est pas normal. Il faut respecter la loi. Le président Alassane Ouattara nous a dit que la guerre est finie et qu'on doit se respecter. La justice est là. Les forces de l'ordre sont présentes. Nous les respectons. Nous travaillons en symbiose. Elles nous sollicitent régulièrement pour intervenir, lorsque des coupeurs de route sont en train d’opérer. Nous intervenons pour aider les forces régulières dans leur mission de sécurisation des personnes et des biens. Le gouvernement a lancé l’opération de recensement des dozos. A la fin de cette action, chaque dozo aura une carte attestant sa qualité. Il y a les dozos un peu partout : en Sierra-Léone, au Burkina Faso, au Mali, en Guinée. Ici, on ne sait pas qui est qui. Donc, cette opération d'identification est la bienvenue.

Combien de dozos avez-vous déjà recensé à Toumodi?
Nous avons 130 éléments. Il existe un registre dans lequel nous enregistrons toutes les informations. Il s'agit du nom et de la photo d'identité de l’élément. Le colonel Touré, les commandants Koné Zakaria et Chérif Ousmane sont mes patrons. Il suffit qu'ils disent: « les dozos, on ne veut plus vous voir, alors nous allons exécuter l'ordre ». Nous attendons l’ordre du commandant Koné Zakaria. Le gouvernement a donné un ordre. Mais nous, les dozos, avons des patrons dont les commandants Chérif Ousmane et Koné Zakaria. Nous attendons l'ordre de nos patrons. S'ils nous disent de quitter le terrain, alors nous allons exécuter à la lettre les instructions.             

Réalisé par Ouattara Moussa, envoyé spécial à Toumodi



Quelques photos de la mission: 






mardi 24 septembre 2013

Attaques contre les forces de l’ordre de Yamoussoukro

Attaques contre les forces de l’ordre de Yamoussoukro

Paul Koffi Koffi déclare la guerre aux assaillants

Après les attaques de ces derniers jours à Yamoussoukro, le ministre auprès du président de la République, chargé de la Défense, Paul Koffi Koffi a décidé de se rendre sur place, pour comprendre ce qui se passe. A cette occasion, il a adressé une sévère mise en garde aux assaillants.

Paul Koffi Koffi a craché le feu, hier à l’hôtel de ville de Yamoussoukro. Il a mis en garde les assaillants qui, depuis quelques semaines, attaquent et tuent les forces régulières à travers le pays, notamment dans la capitale politique ivoirienne. «Yamoussoukro, terre de paix et de tranquillité est en proie, depuis le 10 septembre, à des situations bizarres.  Lorsque dans cette ville qui est la capitale politique, on s’en prend aux hommes en charge de la sécurité ; ceux-là même qui sont chargés d’assurer la sécurité des personnes et des biens ! Ils sont aujourd’hui pris à partie parce qu’ils sont en train de faire leur travail. Cela ne saurait être toléré, ni accepté », a clarifié le ministre auprès du président de la République, chargé de la Défense. Avec à ses côtés, le général de division, Gervais Kouassi, commandant supérieur de la gendarmerie et l’inspecteur général, Brédou M’Bia, directeur général de la police, le ministre a répété que  « l’Etat ne peut pas accepter» que ses hommes chargés de la sécurité, soient lâchement tués par « les soi-disant coupeurs de route ou autres bandits ». Selon l’ancien directeur de cabinet de Guillaume Soro, du temps où celui-ci était Premier ministre, le premier élément de souveraineté d’un pays, c’est la Défense. « Un pays qui n’a pas de forces de sécurité est un pays qui est livré à lui. (…) Alors, si les gens veulent déclarer un autre type de conflit, qu’ils nous le disent. En ce moment-là, nous allons adopter une autre mesure. Parce qu’on ne peut pas accepter que les policiers, les gendarmes, les eaux et forêts, les douaniers et les militaires subissent des attaques. Ceux qui s’attaquent à nos hommes trouveront la riposte nécessaire. Toutes les forces sont présentes à Yamoussoukro. Les forces spéciales, unité d’élite, sont également là. Le Ccdo (Centre de coordination des décisions opérationnelles, ndlr) est là. Nous allons mettre en alerte maximale nos hommes. Ceux qui s’attaquent aux forces régulières s’exposent à des peines de vingt ans de prison. On ne tire pas sur un militaire, un gendarme, un policier, quelle que soit la raison », a soutenu Paul Koffi Koffi devant les autorités administratives, politiques et la hiérarchie locale des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). Le ministre a condamné toute action visant à se rendre justice. Pour lui, s’il y a un problème, on s’adresse à la gendarmerie, à la police et au tribunal. « On ne peut pas se rendre justice. Nous ne sommes pas dans la jungle. Il existe des lois qu’il faut respecter. Je suis venu vous porter le message du gouvernement. Personne ne peut justifier le fait de tirer sur les forces de l’ordre. La guerre est terminée. Si nous devons réagir comme ceux qui tuent nos hommes, nous serions amenés à sortir les gendarmes et les militaires armés. Ils rentreraient dans les quartiers et qu’ils ouvriraient le feu sur tous les bandits. On nous demandera qu’est-ce que vous êtes en train de faire encore ? Ce que nous demandons aux dozos, c’est de faire plutôt du renseignement. Ils doivent signaler aux forces régulières tous les mouvements suspects d’individus. Il ne faut pas se cacher pour mener des attaques», a-t-il dénoncé. Faut-il rappeler que  le 10 septembre vers 21h, une patrouille de gendarmes revenant de la zone de Toumodi, dans le cadre de la lutte contre les coupeurs de route, a été la cible d’une attaque d’éléments inconnus en armes, causant la mort de deux gendarmes. D’après le ministre délégué à la Défense, les attaques ont continué dès le 12 et le 15 septembre. Ainsi, entre Kong et Ferké, une patrouille en moto constituée d’un gendarme et d’un militaire a été victime d’une attaque, à la suite d’une embuscade. Toujours selon Paul Koffi Koffi, samedi dernier, très tôt le matin, à Rubino (Abgoville), un élément des Frci qui venait prendre son poste, a subi également une attaque similaire, entraînant sa mort.

Ouattara Moussa, envoyé spécial à Yamoussoukro



Paul Koffi Koffi a profité de cette visite pour rassurer les populations. 

Reportage : Abidjan / Accidents de la circulation Une journée avec les secouristes

 Abidjan / Accidents de la circulation

Une journée avec les secouristes

C’est la course contre la montre. Chaque jour, les secouristes de la Mission scientifique des droits de l’Homme et du travail (Msdht) engagent une bataille pour sauver les blessés des accidents de la circulation. Nord-Sud Quotidien les a suivis lors des interventions à travers les différentes communes d’Abidjan. Reportage.  

La radio crépite. Il est 8h40 ce samedi 14 septembre. Au bout du fil, une dame en pleurs appelle au secours. Nous sommes à Port-Bouët (Vridi, à 300 mètres de la Société ivoirienne de contrôle technique automobile-Sicta). Précisément au Centre de transmission et de coordination (Cct) de la Mission scientifique des droits de l’Homme et du travail (Msdht) présidée par Fofana Moussa. Le responsable des opérations de transmission décrypte le message. Il s’agit d’un accident de la circulation qui vient de se produire au niveau du monument Akwaba de Port-Bouët. « Avp ! Avp ! (accident sur la voie publique, ndlr) On embarque Pour Port-Bouët». Habillé dans une combinaison dont la couleur dominante est le vert, Fofana Moussa avec sa petite moustache, donne l’ordre à sa troupe de se mettre en branle. Précisons qu’il dirige une équipe de 50 bénévoles dont huit médecins généralistes. La troupe se met aussitôt en mouvement. Certains secouristes portent la même combinaison estampillée "Mission scientifique des droits de l’Homme et du travail" (Msdht). D’autres agents sont habillés en tenue civile (Tc).  Koné Souleymane, l’un des trois ambulanciers, est plus pressé que tout le monde. Il saute dans son véhicule de type 4x4 couleur verte. D’un coup sec, il tourne la clé de contact et le moteur est en marche. Les gyrophares scintillent. Les deux autres brancardiers imitent son geste. Les moteurs de leurs véhicules de type 4x4 vrombissent également. Tous les véhicules sont équipés de talkie-walkie afin de coordonner les mouvements. A l’intérieur de chaque ambulances, il y a deux civières, deux valises artel (ce sont les accessoires capables de maintenir un membre fracturé) des gants, des seringues, des paquets de sparadraps, du coton, des gélo-plasmas (solution contenue dans des poches dont l’administration permet de stabiliser les blessés et freiner les hémorragies). Le personnel, composé de deux médecins, de deux aides-soignantes et de six assistants-secouristes, se dirige aux pas de course vers les véhicules. Les sirènes retentissent. Nous prenons place à l’arrière de l’ambulance médicalisée conduite par Souleymane. 

Un accident pas comme les autres

Fofana Moussa, au volant d’un véhicule tout-terrain, ouvre le cortège. La circulation à cette heure-là est relativement fluide. Nous empruntons la voie longeant la société de raffinage pour déboucher sur le carrefour "Petit-Bassam". On progresse du côté de l’abattoir avant de passer devant le centre pilote. Et quelques mètres après nous retrouvons le lieu de l’accident à proximité d’une station-service. Sur place, on voit un attroupement humain. A peine les véhicules d’intervention s’immobilisent que les secouristes descendent avec toute l’armada pour l’intervention de sauvetage. Pendant ce temps, certains agents sécurisent le périmètre en plaçant des cônes dans un rayon de 150 mètres pour éviter toute surprise désagréable. Les secouristes se déploient. Fofana Moussa porte des gants. Il se dirige vers la clôture de la cité Infas. On voit le mur brisé par endroit du fait de la violence du choc. Quelques mètres plus loin, on aperçoit le véhicule accidenté. C’est une voiture de couleur blanche de type 4x4. A bord du véhicule, git le nommé Maxhaï, sans d’autres précisions. Il porte des dreadslocks. «Si vous voulez filmez-moi ou photographiez-moi. Ça m’importe peu. Envoyez les images sur Facebook», lance-t-il au moment où les secouristes lui font un pansement au niveau du bras droit. Il a eu de la baraka car il est sorti de l’accident avec seulement quelques égratignures. Selon les témoignages, le conducteur a quitté la chaussée pour rouler sur 30 mètres sur le trottoir. Puis s’est retrouvé dans la station-service. «Bizarrement à cette heure d'affluence c'était le seul véhicule à cet endroit. Il s'est arrangé pour faire tous ces dégâts. Il a arraché la pompe du produit pétrolier Super. Il continue sa course pour se retrouver en face de la clôture de la cité Institut national de formation des agents de la santé (Infas). Là-bas des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) continuent d’occuper des chambres. Le conducteur du véhicule accidenté s'est donc retrouvé face au mur. Il a brisé la clôture. Il a ensuite percuté le bâtiment. La force du mur a réduit la vitesse du véhicule qui s'est immobilisé», explique Sangaré Amadou, un bouvier, témoin de l’accident.  Assis sur une table, le blessé subi un examen médical. «Nous avons fait le contrôle. Il est légèrement blessé au niveau de la main droite. Il est bien conscient. Il n’a eu aucune fracture. Il est bien portant», rassure Dr. Yéo Ousmane. Entre-temps, des éléments du commissariat de police du 5ème arrondissement procèdent à l’audition de la victime et font le constat d’usage.

Ce qui devait arriver arriva

Nous quittons Port-Bouët pour Treichville du côté du pont Félix Houphouët-Boigny. Un autre accident vient d’être signalé qui s’est produit à 9h30. La sirène résonne à nouveau. Dix minutes plus tard, l’équipe arrive sur les lieux. Un motocycliste, Touré Adama, a été renversé par un vehicule de particulier conduit par Tra Bi Valérie.  La victime se rendait au port de pêche où il travaille lorsqu’il a été fauché par l’automobiliste. Adama a été blessé à la jambe droite après sa chute. Il reçoit un pansement. On lui administre un sérum antitétanique. Les deux parties parviennent à un compromis évitant ainsi la procédure liée au constat des policiers du 2ème arrondissement. La matinée de ce 14 septembre est moins agitée mais Fofana Moussa et son équipe gardent les yeux ouverts. La patrouille se poursuit à travers la commune du Plateau, d’Attécoubé et d’Adjamé. Tout se passe bien.
A 14 h 45, l’équipage décide de retourner à la base de Vridi pour recharger les batteries. «On va rentrer. Par expérience, c’est en début de soirée que nous sommes beaucoup sollicités», nous explique le président-fondateur de la Msdht, en précisant qu’il dépense en moyenne 150.000 FCFA en carburant. «C’est une passion de secourir les personnes qui sont dans le besoin. On fait ce travail pour épauler les sapeurs-pompiers militaires dans le secours de personnes en danger. Cependant, l’indiscipline et le manque de courtoisie de certains automobilistes nous empêchent de travailler normalement», regrette-t-il. Le retour à la base permet à la troupe de faire le point de la situation des interventions de la matinée. A 17h, la patrouille prend la direction de Koumassi où des riverains du quartier "Campement" signalent un accident de la circulation à proximité de la pharmacie. Le cortège roule à vive allure. Mais les choses ne tournent pas rond. A l’entrée du quartier, un embouteillage monstre ralentit les secouristes. Malgré le scintillement des gyrophares, l’allumage des feux de détresse et les sirènes en marche, les automobilistes, en particulier les conducteurs de «wôrô-wôrô», refusent de céder le passage. Nous sommes coincés dans le bouchon. Pendant une trentaine de minutes, le convoi cherche une voie de contournement. Il a fallu l’intervention musclée des policiers du 6ème arrondissement pour ouvrir une brèche à l’équipage.  

L’indiscipline de certains automobilistes

Sur place, une gamine ensanglantée est étendue sur le macadam. Touré Fatim, 10 ans, a été fauchée par un indélicat conducteur de taxi communal. Le chauffard a pris la fuite. Fofana et ses hommes volent au secours de la fillette. Elle a une fracture à la jambe gauche et une plaie ouverte au front. La jambe fracturée est immobilisée dans un «artel». Elle reçoit un pansement pour freiner l’hémorragie. Affolée, la mère de la victime pleure. «Hée Dieu !», ne cesse-t-elle de se lamenter. Elle court dans tous les sens. Elle se jette dans les bras d’une dame. Celle-ci lui murmure des mots à l’oreille pour la consoler. Les secouristes stabilisent le saignement. Ils invitent la mère de la petite à prendre place dans l’ambulance.  La procédure d’évacuation est déclenchée. L’adolescente est transportée sur une civière à bord de l’ambulance où nous avons pris place depuis le début de la ronde. Elle est soutenue par sa mère qui ne finit pas d’essuyer ses larmes. La malade est conduite à l’hôpital général de Port-Bouet. Le déplacement se déroule normalement car il n’y a plus d’embouteillage. La prise en charge par le médecin de permanence se fait rapidement. Le personnel soignant s’occupe de la victime. «M. Fofana nous a remis la fiche technique de la malade. Nous savons ce qui reste à faire. Donc, tout va se dérouler normalement. Nous allons mettre la victime en observation et lui administrer les soins appropriés», explique Dr. Kacou Yves.


Les ambulances du Gspm manquent de tout

Les accidents s’enchaînent. Il est 18h30 lorsqu’un autre message de secours est reçu au standard. On signale une collision entre la station- service et le rond-point du Banco, dans la commune d’Abobo. Les véhicules d’intervention de la Msdht démarrent à nouveau. Une vie à sauver. On met le cap sur Abobo. Il faut traverser les communes de Port-Bouet, de Koumassi, de Marcory, de Treichville, du Plateau, d’Adjamé. L’appel indique que le nommé Adama a violemment percuté Koudou Bohui Henri. Selon les témoignages, le piéton traversait la chaussée lorsque le conducteur du véhicule de transport en commun appelé communément "gbaka" l’a fauché au milieu dans la voie express dans le sens Abobo-Adjamé. L’imprudent conducteur a pris la fuite laissant le pauvre dans une mare de sang. Il a eu un traumatisme crânien et une plaie ouverte au niveau de la nuque. Nous n’avons pu arriver sur les lieux qu’une heure après. Il y avait un gros embouteillage depuis la casse d’Adjamé. Nous retrouvons le jeune homme de 26 ans ayant perdu assez de sang et presqu’inerte. Séance tenante, les secouristes s’organisent. «Il a perdu assez de sang. On lui place ce gélo pour compenser la perte de sang. On lui fait aussi un bandage au niveau de la tête pour freiner l’hémorragie», nous explique Dr. Yéo. Le  pronostic vital de l’accidenté est engagé. Cinq minutes plus tard, une ambulance de réanimation des soldats du feu arrive en renfort. Karimou Coulibaly, commissaire de police du 21ème arrondissement et ses éléments ont déjà quadrillé le périmètre. Marc, le petit-frère du blessé, est en larmes. Une foule de badauds est amassée sur la chaussée. Ce qui crée un ralentissement de la circulation des véhicules dans les deux sens de la voie express. La victime est transportée dans l’ambulance du Gspm. Fait notable. L’ambulance du Gspm est dépourvue de tout. Les soldats du feu n’ont même pas de gants à main, a fortiori les produits pharmaceutiques de premières nécessités. Pourquoi ? Le chef de bord, un adjudant-chef, se refuse à tout commentaire. «Le plus important, c’est de secourir le blessé. Donc, nous leur donnons nos produits pour faire le travail», indique Mme Touré, aide-soignante. Le médecin de la Msdht prend place dans l’ambulance du Gspm où se trouve l’   accidenté. Nous sommes dans l’autre ambulance en compagnie de Mme Touré et le reste du personnel. Direction : Centre hospitalier universitaire (Chu) de Yopougon. Sur place, tous les lits du service des urgences sont occupés. Koudou Bohui Henri est couché à même le sol. L’équipage de la Msdht transmet le rapport du diagnostic primaire au Dr. Konan Abokan, médecin de permanence. Il lui explique les premiers soins qui ont été prodigués. Pendant ce temps, la victime se tord de douleurs. «Nous allons assurer la prise en charge. Le patient est lucide. Il est stable. Il faut faire des analyses poussées pour voir s’il n’y a pas d’autres complications, à savoir une hémorragie interne», soutient-il. Il est presque 21h lorsque nous quittons le Chu. C’est dans une ambiance bonne enfant que les sapeurs-pompiers et les secouristes de la Msdht quittent le lieu, avec le sentiment du devoir accompli : celui de secourir une victime. 

Ouattara Moussa




Encadré: Ce qui ne faut pas faire

Selon Fofana Moussa, président de la Mission scientifique des droits de l’Homme et du travail (Msdht), la plupart des accidents de la circulation sont dus aux excès liés soit à l’alcool soit à la vitesse ou encore à l’usage du téléphone portable au volant.  «Il y a aussi le zèle de certains conducteurs. Ils se trouvent dans une position très joviale. Ils oublient qu'ils sont au volant d'un véhicule qui peut faire toutes sortes de dégâts à tout moment. Les automobilistes doivent faire attention lorsqu'ils sont en train de rouler sur la voie publique. Si vous avez bu de l'alcool, allez vous coucher et dormez un peu. Lorsque l'effet de l'alcool va passer alors prenez le volant. Sachez que vous n'êtes pas les seuls usagers de la route. L'état d'ébriété peut causer des dégâts importants souvent mortels. Lorsque vous roulez, évitez de communiquer au téléphone. Les comportements au téléphone empêchent les autres usagers de rouler normalement. Les communications au volant constituent des risques sociaux susceptibles d'entrainer beaucoup de désagrément sur la voie publique. Les piétons doivent respecter les principes de priorités», conseille-t-il.        

OM





Les secouristes de la mission scientifique des droits de l'homme et du travail et les sapeurs pompiers volent au secours des blessés lors d'un accident de la circulation sur l'axe Abidjan-Azaguié 




lundi 16 septembre 2013

Accident en série à Abidjan et Agnibilékro

Accident en série à Abidjan et Agnibilékro

Bilan : neuf tués et neuf blessés graves

Ettia Rachel a été tuée sur le coup vendredi dernier. La pauvre fillette s’est retrouvée au mauvais endroit et au mauvais moment en compagnie du petit Séka Allou, fils de sa patronne. Celui-ci a été éventré  par la violence de l’impact. Evacué au Centre hospitalier universitaire de Cocody (Chu) par Fofana Moussa et son équipe de secouristes de la Mission scientifique des droits de l’homme et du travail (Msdht), le gamin de 4 ans est décédé samedi à la suite de ses blessures. Nous sommes au marché de nuit de Port-Bouët après le fameux commissariat de police du 5ème arrondissement dont un fou (Tchima) avait pris le contrôle le 11 septembre. Le 13 septembre à 21h37,  Rachel, jeune servante de 15 ans, vendait en bordure de la chaussée de l’attiéké (semoule de manioc) sur instruction de sa patronne. Elle a été violement percutée par N’Zian Koffi Stéphane, 24 ans, conducteur du véhicule de marque Mitsubishi de type 4x4 immatriculé 5844FG01. Il a obtenu son permis de conduire le 18 juillet 2013 sous le n0 01-13-00838940. Selon le président de la (Msdht), l’accident de la circulation est consécutive à un carambolage impliquant le véhicule de type 4x4 ; un taxi «wôro-wôro» immatriculé 231GY01 de marque Toyota Corolla conduit par Botty Etienne et un autre taxi immatriculé 6493FG01 de même marque piloté par Foly Maxime Roger. Toujours selon M. Fofana, le conducteur du véhicule de type 4x4 a percuté successivement les deux taxis avant d’arracher le panneau publicitaire du coin. Il a, par la suite, termine sa course en cognant les deux gamins. Le constat d’usage a été fait par le 5ème arrondissement de police. Dans la matinée du vendredi, le père Mussi Antonio, curé de la paroisse de Bonoua a été fauché par un véhicule de transport en commun (immatriculé 4098GA01) au niveau de l’immeuble Roche de Treichville. Le guide religieux a eu une déchirure au niveau de la lèvre inférieure. Il était à bord de sa moto au moment quand le conducteur a fait une mauvaise manœuvre avant de le cogner.           

Adjamé : Dix véhicules dans un carambolage

L’imprudence des chauffeurs sur nos routes s’est encore signalé le samedi. Cette nuit-là vers 22h, sur la voie express dans le sens Abobo-Adjamé juste avant le carrefour "Macaci" (Williamsville), un carambolage spectaculaire a occasionné sept blessés graves, traumatisme crânien ; double fracture de la jambe  (voir la liste des malades). Selon les témoignages l’accident de la circulation, causé par le conducteur (en fuite) du camion-remorque immatriculé 2962BG01, a impliqué dix véhicules dont un véhicule de type 4x4 de marque Nissan du ministère de l’agriculture (immatriculé D32 186) conduit par Simplice Tchité. La défaillance du système de freinage du camion serait à l’origine de la collision. Les secouristes du Msdht ont évacué les blessés au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Cocody. A 23h30, à la Riviera-Golf à proximité de l’ambassade des Etats-Unis, Dr. Anoma Max Adonise, médecin à l’hôpital général de Port-Bouët, qui avait levé le coude, à bord de son véhicule de marque Honda couleur bleue immatriculé 2408FC01 a fait une mauvaise manœuvre avant de percuter un autre véhicule de type 4x4 de marque Toyota immatriculé 9885FC01. Il a eu une double fracture de la jambe gauche et un traumatisme crânien. Il a été évacué à la polyclinique des Deux-Plateaux (Cocody). A Agniblékro (plus de 250 km d’Abidjan) où sept personnes dont deux enfants ont trouvé la mort dans un accident de la circulation. Selon les témoignages, le drame est consécutif à un excès de vitesse du minicar qui a terminé sa course dans un ravin. Les blessés au nombre de 12 ont été évacués à l’hôpital d’Abengourou.


Ouattara Moussa


Encadré : liste des blessés du carambolage d'Adjamé (Williamsville carrefour Macaci)

1.  Diè Bi Irié, 61 ans, chauffeur à la retraite
2.  Diè Bi Kouadio, 57 ans, couturier
3.  Bédi Roger, 43 ans, agent du trésor
4.  Diomandé Lassina, 17 ans, apprenti-chauffeur
5.  Fofana Aboubacar, 19 ans, apprenti-chauffeur
6.  Mme Touré Aminata, 33 ans, ménagère
7.  Touré Kadi, 2 ans (enfant de Mme Touré)


 Quelques photos des accidents du week-end du 13 et 14 septembre 2013
























Accident en série à Abidjan et Agnibilékro


 Accident en série à Abidjan et Agnibilékro


Bilan : neuf tués et neuf blessés graves


Ettia Rachel a été tuée sur le coup vendredi dernier. La pauvre fillette s’est retrouvée au mauvais endroit et au mauvais moment en compagnie du petit Séka Allou, fils de sa patronne. Celui-ci a été éventré  par la violence de l’impact. Evacué au Centre hospitalier universitaire de Cocody (Chu) par Fofana Moussa et son équipe de secouristes de la Mission scientifique des droits de l’homme et du travail (Msdht), le gamin de 4 ans est décédé samedi à la suite de ses blessures. Nous sommes au marché de nuit de Port-Bouët après le fameux commissariat de police du 5ème arrondissement dont un fou (Tchima) avait pris le contrôle le 11 septembre. Le 13 septembre à 21h37,  Rachel, jeune servante de 15 ans, vendait en bordure de la chaussée de l’attiéké (semoule de manioc) sur instruction de sa patronne. Elle a été violement percutée par N’Zian Koffi Stéphane, 24 ans, conducteur du véhicule de marque Mitsubishi de type 4x4 immatriculé 5844FG01. Il a obtenu son permis de conduire le 18 juillet 2013 sous le numéro 01-13-00838940. Selon le président de la (Msdht), l’accident de la circulation est consécutive à un carambolage impliquant le véhicule de type 4x4 ; un taxi «wôro-wôro» immatriculé 231GY01 de marque Toyota Corolla conduit par Botty Etienne et un autre taxi immatriculé 6493FG01 de même marque piloté par Foly Maxime Roger. Toujours selon M. Fofana, le conducteur du véhicule de type 4x4 a percuté successivement les deux taxis avant d’arracher le panneau publicitaire du coin. Il a, par la suite, termine sa course en cognant les deux gamins. Le constat d’usage a été fait par le 5ème arrondissement de police. Dans la matinée du vendredi, le père Mussi Antonio, curé de la paroisse de Bonoua a été fauché par un véhicule de transport en commun (immatriculé 4098GA01) au niveau de l’immeuble Roche de Treichville. Le guide religieux a eu une déchirure au niveau de la lèvre inférieure. Il était à bord de sa moto au moment quand le conducteur a fait une mauvaise manœuvre avant de le cogner.           

Adjamé : Dix véhicules dans un carambolage

L’imprudence des chauffeurs sur nos routes s’est encore signalé le samedi. Cette nuit-là vers 22h, sur la voie express dans le sens Abobo-Adjamé juste avant le carrefour "Macaci" (Williamsville), un carambolage spectaculaire a occasionné sept blessés graves, traumatisme crânien ; double fracture de la jambe  (voir la liste des malades). Selon les témoignages l’accident de la circulation, causé par le conducteur (en fuite) du camion-remorque immatriculé 2962BG01, a impliqué dix véhicules dont un véhicule de type 4x4 de marque Nissan du ministère de l’agriculture (immatriculé D32 186) conduit par Simplice Tchité. La défaillance du système de freinage du camion serait à l’origine de la collision. Les secouristes du Msdht ont évacué les blessés au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Cocody. A 23h30, à la Riviera-Golf à proximité de l’ambassade des Etats-Unis, Dr. Anoma Max Adonise, médecin à l’hôpital général de Port-Bouët, qui avait levé le coude, à bord de son véhicule de marque Honda couleur bleue immatriculé 2408FC01 a fait une mauvaise manœuvre avant de percuter un autre véhicule de type 4x4 de marque Toyota immatriculé 9885FC01. Il a eu une double fracture de la jambe gauche et un traumatisme crânien. Il a été évacué à la polyclinique des Deux-Plateaux (Cocody). A Agniblékro (plus de 250 km d’Abidjan) où sept personnes dont deux enfants ont trouvé la mort dans un accident de la circulation. Selon les témoignages, le drame est consécutif à un excès de vitesse du minicar qui a terminé sa course dans un ravin. Les blessés au nombre de 12 ont été évacués à l’hôpital d’Abengourou.

Ouattara Moussa





Encadré : Liste des blessés du carambolage d'Adjamé (Williamsville carrefour Macaci)

1.  Diè Bi Irié, 61 ans, chauffeur à la retraite
2.  Diè Bi Kouadio, 57 ans, couturier
3.  Bédi Roger, 43 ans, agent du trésor
4.  Diomandé Lassina, 17 ans, apprenti-chauffeur
5.  Fofana Aboubacar, 19 ans, apprenti-chauffeur
6.  Mme Touré Aminata, 33 ans, ménagère
7.  Touré Kadi, 2 ans (enfant de Mme Touré)




Quelques photos des accidents de la circulation du week-end (Port-Bouet, Treichville, Adjamé, Cocody)






La jeune Ettia Rachel tuée par le conducteur du véhicule de type 4x4 (N'Zian Stéphane) au marché de nuit de Port-Bouet le vendredi 12 septembre 2013 à 21h37 



Un gamin fauché par un véhicule de marque Jaguar immatriculé 8027GC01 conduit par Ouattara Ibourahima. l'accident s'est déroulé le 13 septembre 2013 à 12h05 en face de la Pharmarcie Océan de Port-Bouet.  

le carambolage spectaculaire d'Adjamé Willaimsville le samedi 13 septembre 2013 a occasionné un embouteillage montre sur la voie express Abobo-Adjamé.

Les blessés du carambolage d'Adjamé (samedi 13 septembre à 22h30) recoivent les soins des secouristes de la mission internationale des droits de l'homme et du travail

L'un des dix véhicule cabossé par le camion-remorque responsable du carambolage. 

Les secouristes de la Msdht transportant un blessé du carambolage au Chu de Cocody

Un gbaka et un véhicule de particulier victime de l'accident. Des curieux regardent l'ampleur des dégats matériels  

M. Bédi Roger, agent du trésor est une victime du carambolage. il a recu les premiers soins des secouristes de la Msdht avant d'etre transféré au Chu de Cocody 

Les secouristes n'ont pas chômé ce samedi 13 septembre 2013 

Un blessé du carambolage sur le brancard de la Msdht attend d'etre évacuer au Chu de Cocody 

Le père Mussi Antonio, curé de la paroisse de Bouna a été fauché par un chauffard à Treichville, vendredi 12 septembre 2013...

Il a eu une déchirure au niveau de la lèvre inférieure.