jeudi 31 juillet 2014

Tribunal d’Abidjan-Plateau Course-poursuite entre les policiers et un détenu






Tribunal d’Abidjan-Plateau

Course-poursuite entre les policiers et un détenu

Nous sommes dans la grande salle d’audience de la cour d’appel près le tribunal d’Abidjan-Plateau. L’audience de ce mercredi 16 juillet est ouverte.  Les accusés défilent à la barre sans que le tribunal ne prononce aucune peine. Celui-ci renvoie les différents dossiers pour délibération en octobre prochain. Il est 12 heures 30 minutes lorsque le juge appelle Koffi Mathurin à la barre. Au même moment, une forte pluie tombe sur le Plateau. Le détenu assis dans la deuxième rangée du box des accusés se lève. Il descend les marches. Il avance nonchalamment et se présente au tribunal les mains libres. Il porte un pantalon jean de couleur bleue et une chemise grise manche courte.  Il chausse des baskets. Le président de la cour dévoile son identité et lit le chef d’accusation. Le prisonnier a été condamné en première instance à cinq ans de prison  ferme. Le juge pénal l’avait déclaré coupable des faits d’escroquerie et d’abus de confiance. Mathurin a fait appel de la décision rendue. Il n’est pas d’accord avec la peine prononcée contre lui par le tribunal correctionnel. Le président de la cour remet le dossier en octobre pour délibération. C’est-à-dire après les vacances judiciaires qui débutent à la fin du mois de juillet. Il ordonne au détenu de reprendre sa place. Mathurin se retourne. Il fait semblant de suivre les instructions du policier. Ce dernier lui fait un geste de la main pour lui demander de s’asseoir dans le couloir en compagnie d’autres détenus. De coutume, ils sont parqués avant d’être escortés par les agents, les mains liées les uns aux autres, vers le violon du parquet. C’est de là-bas qu’ils sont transportés dans le cargo à destination de la grande maison de détention de Yopougon. Mais Mathurin a un autre plan. L’homme de 36 ans  profite de la seconde d’inattention du flic pour filer droit vers la sortie secondaire de la salle. « Héééé ! Il est en train de fuir», s’exclame une femme dans la foule. Le condamné se faufile rapidement entre les sièges et se retrouve à l’extérieur de la salle. Il emprunte un couloir et descend rapidement les marches. Il se dirige vers le sous-sol où se trouve le service des archives des greffes. Une course-poursuite s’engage entre le détenu et les policiers. Pendant qu’il est pris en chasse par deux agents, les autres bouclent toutes les autres issues. C’est la cohue générale. Mais Mathurin n’en a que faire. Il court et continue de courir. Il fracture du pied la porte du service des archives du greffe pour se frayer un chemin. Il pleut toujours. C’est le branle-bas au tribunal. Les clameurs gagnent en intensité. Les policiers sont sur les dents. Le détenu monte les marches en passant devant les bureaux des juges d’instruction. Il tente de traverser la cour du tribunal pour prendre la direction de la sortie principale en face de la cathédrale Saint-Paul du Plateau. Il est lancé dans sa course, à deux doigts de réussir son coup. Et patatras ! Mathurin est face à un mur d’hommes en treillis dressé par les autres agents. Il est pris en étau. Le fugitif est fauché par les deux policiers qui le pourchassaient. Il tombe dans une flaque d’eau. Les autres agents viennent en appui à leurs collègues. Mathurin est maîtrisé à la suite de plusieurs coups de pieds qu’il a reçus. Il est arrêté et trimbalé vers le violon par les policiers. La tentative d’évasion  tourne court et les choses se compliquent davantage pour lui.    

Ouattara Moussa





Les policiers du palais de justice du Plateau doivent redoubler de vigilance. 

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