Accusé d’escroquerie et
d’extorsion de fonds
Le
directeur de la Bsic devant la cour d’appel
Salif Kéita Nambala a
été déclaré, hier, non coupable des faits de tentative d’escroquerie et
d’extorsion de fonds par le tribunal correctionnel d’Abidjan-Plateau. Bien que
régulièrement cité, le prévenu n’a pas comparu. La Banque sahélo-saharienne
pour l’investissement et le commerce (Bsic) en sa qualité de civilement
responsable, était représentée par Aly Gérard Djiohou, son directeur des
affaires juridiques, assisté de son avocat, Me Lassiney Katan Camara. Ce
dernier s’est réjoui de l’acquittement de son client. Toutefois, le bras de fer
judiciaire se poursuit entre la défense et la partie civile. Ainsi, le directeur général de la Bsic a été traduit
aussitôt devant la cour d’appel. «(…) C’est une décision qui a été rendue
en premier ressort. Donc elle est susceptible d’appel. Nous serons devant la
cour d’appel où nous allons faire valoir que le droit est avec notre client.
Nous estimons que les clients des banques sont en danger. Nous considérons que
l’attitude du directeur de la Bsic constitue une infraction à la loi pénale.
C’est une tentative d’escroquerie et d’extorsion de fonds. Nous aurons
l’occasion devant la cour d’appel de démontrer les insuffisances de la décision
rendue en premier ressort par le tribunal correctionnel d’Abidjan», ont déclaré
Mes Bédi Donald Parfait et Méité Abdoulaye, les avocats du plaignant en la
personne de S.Y, directeur des Etablissements de Services pétroliers (Esp). Selon
eux, il faut que la cour d’appel puisse sanctionner cette décision afin que
force reste à la loi «pour que les droits des justiciables soient sauvegardés».
«C’est ce qui justifie le double degré de juridiction. Un juge peut faire une
certaine appréciation de la loi qui peut ne pas être la bonne. L’opportunité
est offerte au justiciable de recourir à la cour d’appel », a soutenu Me
Méité en ajoutant que son client et lui ont décidé de relever de cette décision
dès demain (aujourd’hui, ndlr). «Cette décision du juge, pour nous, n’est pas la
juste appréciation de la loi», a-t-il critiqué.
Pour comprendre ce qui
s’est passé, il faut remonter à janvier 2012. La société anonyme dénommée
«Etablissement de Services pétroliers» dite Esp, exerçant dans le domaine de l’hydrocarbure et
ayant pour administrateur le sieur S.Y,
conclut une convention de compte courant le 17 janvier 2012 avec la Bsic. Dans le cadre de cette convention, elle obtient
une ligne de crédit et autres prêts à court terme pour financer ses activités.
Mais tout se gâte entre le banquier et son client en juillet dernier. Selon Me
Méité, la Bsic, s’estimant créancière de sa cliente d’un montant d’environ
400 millions FCfa, a initié une procédure de recouvrement qui est pendante
devant «les juridictions compétentes». D’après notre interlocuteur, sa cliente (la
société) soutient ne plus devoir à la banque pour s’être entièrement acquittée
de sa dette. Et Me Bédi Donald Parfait d’ajouter
que «dans le cadre de cette procédure, la cour d’appel a même ordonné une
expertise à l’effet de faire les comptes entre les parties». A en croire les
deux avocats, c’est dans cette entente que la société Bsic s’est fait délivrer
par le greffe du tribunal de commerce d’Abidjan un "bout de papier"
dénommé formule exécutoire. «Sur la base
de ce papier, et uniquement sur cette base, elle a entrepris plusieurs mesures
d’exécution forcée notamment des saisies attribution aussi bien sur les comptes
bancaires de notre cliente, qu’entre les mains de certains de ses partenaires
privilégiés», déclare Me Bédi en dénonçant le fait que le papier litigieux ait
été obtenu par des voies frauduleuses.
Ouattara
Moussa
Mes Méité Abdoulaye et Bédi D. Parfait (en lunettes) ont relevé appel de la
décision rendue en premier ressort.
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