Bonon /
Attaque avortée d’un commerce
Les dozos saisissent des armes de
guerre
Fofana Mory est un homme courageux. Il a mis en déroute trois
malfrats s’apprêtant à attaquer la boutique qu’il surveillait. Les bandits ont
pris la fuite, mais le chasseur traditionnel appartenant à la confrérie ‘’dozo’’a
récupéré les armes des scélérats. Il s’agit de deux kalachnikovs Ak 47 et deux treillis militaires. Les faits se
sont déroulés, hier, à 4 heures du matin, à Bonon, agglomération située à 90
kilomètres de Yamoussoukro. Selon les informations en notre possession, les
malfaiteurs sont arrivés sur le lieu au moment où Mory se préparait à prendre
son petit déjeuner pour entamer son jeûne. D’après les témoignages, le ‘’dozo’’
a repéré, de sa position, les faits et gestes de trois individus portant des
cagoules. Pris de panique, ils ont ouvert le feu sur le veilleur de nuit.
Manque de pot eux, leur cible est invulnérable aux plombs chauds. Celui-ci, à
en croire nos interlocuteurs, le veilleur de nuit a riposté à l’attaque en
tirant en air. Ce fut le branle-bas. Les chenapans n’avaient d’autre solution
que de prendre la fuite, lorsque Mory se mit à leur trousse. Au terme d’une
course-poursuite dans la pénombre, il parviendra à saisir deux armes à feu et
deux complets treillis. Alertés par les
coups de feu, les autres "dozos" sont sortis pour prêter main forte à
leur collègue. Une battue a été aussitôt organisée pour rattraper les brigands.
Mais ceux-ci ont disparu dans la nature avec la troisième kalachnikov. Interrogé
à Abidjan, le président de la Confrérie
des dozos de Côte d’Ivoire (Codoz-CI), a indiqué que les armes et les treillis
saisis ont été remis au commandant de brigade de gendarmerie de Bonon par ses
hommes. «Il n’y a pas eu d’arrestation. Les individus ont pris la suite, mais
nos frères ont saisi deux complets treillis militaires et deux kalachnikovs. La
suite de cette affaire, c’est qu’après cette opération, j’ai donné l’ordre aux "dozos"
de se rendre à la brigade de gendarmerie de Bonon. Ils y ont remis les treillis
et les armes qui ont été récupérés. Il appartient à la gendarmerie de faire son
travail», a soutenu le commanadant Touré Moussa. L’officier supérieur a ajouté
que cette prise est la preuve, si besoin en était, du rôle des "dozos"
dans la sécurisation des personnes et des biens. «Nous travaillons, en aidant
la police être la gendarmerie à sécuriser les personnes et les biens. Nous
sommes à la disposition des services de sécurité. Nous savons que nous ne sommes pas une force légale. A ce titre,
on ne peut pas nous confier la sécurité. C’est ce que je dis aux autres membres
de la confrérie. Cependant, je leur demande d’être en contact régulier avec la
police et la gendarmerie de leurs localités respectives pour coordonner leurs
actions », a-t-il recommandé, en
justifiant son appel. «Ce sont les policiers et les gendarmes qui sont
habilités à faire les rapports et les procès-verbaux. Les dozos ne sont pas
autorisés à faire des patrouilles. Toutefois, lorsqu’il y a un danger et que
nous sommes sollicités, alors nous pouvons aider les forces régulières »,
a déclaré cdt Touré. Il a instruit de la
Codoz-CI à ne pas se rendre justice dans la mesure où, a-t-il argumenté, la
Côte d’Ivoire est un Etat de droit. «La police et la gendarmerie sont là ;
la justice fonctionne. Donc, nous devons recourir aux forces régulières et à la
justice pour régler les problèmes», a insisté le président de la Codoz-CI.
Ouattara Moussa
Lég : Une vue des
"dozos" de Bonon qui ont mis en déroute les malfrats.
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