jeudi 31 juillet 2014

Accusé d’escroquerie et d’extorsion de fonds Le directeur de la Bsic devant la cour d’appel

Accusé d’escroquerie et d’extorsion de fonds

Le directeur de la Bsic devant la cour d’appel

Salif Kéita Nambala a été déclaré, hier, non coupable des faits de tentative d’escroquerie et d’extorsion de fonds par le tribunal correctionnel d’Abidjan-Plateau. Bien que régulièrement cité, le prévenu n’a pas comparu. La Banque sahélo-saharienne pour l’investissement et le commerce (Bsic) en sa qualité de civilement responsable, était représentée par Aly Gérard Djiohou, son directeur des affaires juridiques, assisté de son avocat, Me Lassiney Katan Camara. Ce dernier s’est réjoui de l’acquittement de son client. Toutefois, le bras de fer judiciaire se poursuit entre la défense et la partie civile.  Ainsi, le  directeur général de la Bsic a été traduit aussitôt devant la cour d’appel. «(…) C’est une décision qui a été rendue en premier ressort. Donc elle est susceptible d’appel. Nous serons devant la cour d’appel où nous allons faire valoir que le droit est avec notre client. Nous estimons que les clients des banques sont en danger. Nous considérons que l’attitude du directeur de la Bsic constitue une infraction à la loi pénale. C’est une tentative d’escroquerie et d’extorsion de fonds. Nous aurons l’occasion devant la cour d’appel de démontrer les insuffisances de la décision rendue en premier ressort par le tribunal correctionnel d’Abidjan», ont déclaré Mes Bédi Donald Parfait et Méité Abdoulaye, les avocats du plaignant en la personne de S.Y, directeur des Etablissements de Services pétroliers (Esp). Selon eux, il faut que la cour d’appel puisse sanctionner cette décision afin que force reste à la loi «pour que les droits des justiciables soient sauvegardés». «C’est ce qui justifie le double degré de juridiction. Un juge peut faire une certaine appréciation de la loi qui peut ne pas être la bonne. L’opportunité est offerte au justiciable de recourir à la cour d’appel », a soutenu Me Méité en ajoutant que son client et lui ont décidé de relever de cette décision dès demain (aujourd’hui, ndlr). «Cette décision du juge, pour nous, n’est pas la juste appréciation de la loi», a-t-il critiqué.    
Pour comprendre ce qui s’est passé, il faut remonter à janvier 2012. La société anonyme dénommée «Etablissement de Services pétroliers» dite Esp,  exerçant dans le domaine de l’hydrocarbure et ayant pour  administrateur le sieur S.Y, conclut une convention de compte courant le 17 janvier 2012 avec la Bsic.  Dans le cadre de cette convention, elle obtient une ligne de crédit et autres prêts à court terme pour financer ses activités. Mais tout se gâte entre le banquier et son client en juillet dernier. Selon Me Méité, la Bsic, s’estimant créancière de sa cliente d’un montant d’environ 400 millions FCfa, a initié une procédure de recouvrement qui est pendante devant «les juridictions compétentes». D’après notre interlocuteur, sa cliente (la société) soutient ne plus devoir à la banque pour s’être entièrement acquittée de sa dette. Et Me Bédi Donald Parfait d’ajouter que «dans le cadre de cette procédure, la cour d’appel a même ordonné une expertise à l’effet de faire les comptes entre les parties». A en croire les deux avocats, c’est dans cette entente que la société Bsic s’est fait délivrer par le greffe du tribunal de commerce d’Abidjan un "bout de papier" dénommé formule exécutoire.  «Sur la base de ce papier, et uniquement sur cette base, elle a entrepris plusieurs mesures d’exécution forcée notamment des saisies attribution aussi bien sur les comptes bancaires de notre cliente, qu’entre les mains de certains de ses partenaires privilégiés», déclare Me Bédi en dénonçant le fait que le papier litigieux ait été obtenu par des voies  frauduleuses.

Ouattara Moussa



Mes Méité Abdoulaye et Bédi D. Parfait (en lunettes) ont relevé appel de la décision rendue en premier ressort. 




Tribunal d’Abidjan-Plateau Course-poursuite entre les policiers et un détenu






Tribunal d’Abidjan-Plateau

Course-poursuite entre les policiers et un détenu

Nous sommes dans la grande salle d’audience de la cour d’appel près le tribunal d’Abidjan-Plateau. L’audience de ce mercredi 16 juillet est ouverte.  Les accusés défilent à la barre sans que le tribunal ne prononce aucune peine. Celui-ci renvoie les différents dossiers pour délibération en octobre prochain. Il est 12 heures 30 minutes lorsque le juge appelle Koffi Mathurin à la barre. Au même moment, une forte pluie tombe sur le Plateau. Le détenu assis dans la deuxième rangée du box des accusés se lève. Il descend les marches. Il avance nonchalamment et se présente au tribunal les mains libres. Il porte un pantalon jean de couleur bleue et une chemise grise manche courte.  Il chausse des baskets. Le président de la cour dévoile son identité et lit le chef d’accusation. Le prisonnier a été condamné en première instance à cinq ans de prison  ferme. Le juge pénal l’avait déclaré coupable des faits d’escroquerie et d’abus de confiance. Mathurin a fait appel de la décision rendue. Il n’est pas d’accord avec la peine prononcée contre lui par le tribunal correctionnel. Le président de la cour remet le dossier en octobre pour délibération. C’est-à-dire après les vacances judiciaires qui débutent à la fin du mois de juillet. Il ordonne au détenu de reprendre sa place. Mathurin se retourne. Il fait semblant de suivre les instructions du policier. Ce dernier lui fait un geste de la main pour lui demander de s’asseoir dans le couloir en compagnie d’autres détenus. De coutume, ils sont parqués avant d’être escortés par les agents, les mains liées les uns aux autres, vers le violon du parquet. C’est de là-bas qu’ils sont transportés dans le cargo à destination de la grande maison de détention de Yopougon. Mais Mathurin a un autre plan. L’homme de 36 ans  profite de la seconde d’inattention du flic pour filer droit vers la sortie secondaire de la salle. « Héééé ! Il est en train de fuir», s’exclame une femme dans la foule. Le condamné se faufile rapidement entre les sièges et se retrouve à l’extérieur de la salle. Il emprunte un couloir et descend rapidement les marches. Il se dirige vers le sous-sol où se trouve le service des archives des greffes. Une course-poursuite s’engage entre le détenu et les policiers. Pendant qu’il est pris en chasse par deux agents, les autres bouclent toutes les autres issues. C’est la cohue générale. Mais Mathurin n’en a que faire. Il court et continue de courir. Il fracture du pied la porte du service des archives du greffe pour se frayer un chemin. Il pleut toujours. C’est le branle-bas au tribunal. Les clameurs gagnent en intensité. Les policiers sont sur les dents. Le détenu monte les marches en passant devant les bureaux des juges d’instruction. Il tente de traverser la cour du tribunal pour prendre la direction de la sortie principale en face de la cathédrale Saint-Paul du Plateau. Il est lancé dans sa course, à deux doigts de réussir son coup. Et patatras ! Mathurin est face à un mur d’hommes en treillis dressé par les autres agents. Il est pris en étau. Le fugitif est fauché par les deux policiers qui le pourchassaient. Il tombe dans une flaque d’eau. Les autres agents viennent en appui à leurs collègues. Mathurin est maîtrisé à la suite de plusieurs coups de pieds qu’il a reçus. Il est arrêté et trimbalé vers le violon par les policiers. La tentative d’évasion  tourne court et les choses se compliquent davantage pour lui.    

Ouattara Moussa





Les policiers du palais de justice du Plateau doivent redoubler de vigilance. 

mercredi 9 juillet 2014

Abobo Un imam poignardé par des "microbes"

Abobo

Un imam poignardé par des "microbes"

Plus rien ne peut les arrêter. Les gangs à la machette ont repoussé les limites de la violence. Mêmes les guides religieux ne sont pas épargnés des attaques de ces bambins devenus de redoutables gangsters. Ainsi, Sangaré Yacouba, imam de la mosquée de Marley, un quartier d’Abobo, a été poignardé et laissé pour mort par une horde de gamins armés de couteau et de machette. L’agression a eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi vers 23heures (1er mai). Selon les témoignages, le guide a été pris en sandwich par les bandits au détour d’une ruelle juste après les rails.  D’après les riverains qui nous ont rapporté les faits, la victime a reçu dans un premier temps un violent de coup de machette sur la tête.  Puis les coups ont fusé de partout. Déséquilibré et ensanglanté, l’imam a été trimballé par ses agresseurs dans la pénombre. Pendant ce temps, ont précisé nos sources, la rue s’est vidé de son monde. C’est le branle-bas. Ça court dans tous les sens. Les bandits continuent d’assommer le pauvre au point où il perd connaissance. Ses cris de détresse n’ont pas entamé l’ardeur des malfaiteurs dans leur entreprise criminelle. Les malfrats ont abandonné leur cible dans la boue et dans une mare de sang. Ils ont pris le soin de la dépouiller. Ils ont emporté ses téléphones portables, des numéraires. Laissé pour mort, le chef religieux est secouru par les riverains après le départ des criminels. Evacué au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Treichville, le mollah a reçu des soins intensifs. Selon ses proches, il se remet petit-à-petit de ses blessures. Ils ont indiqué qu’une plainte contre x sera déposée dans les jours prochains  au commissariat de police du 14ème arrondissement.


Ouattara Moussa    

Autoroute du nord/ Un véhicule 4x4 percute un minicar Bilan : Cinq morts et quatre blessés graves

Autoroute du nord/ Un véhicule 4x4 percute un minicar

Bilan : Cinq morts et quatre blessés graves

Week-end tragique sur l’autoroute du nord. Un véhicule de type 4x4 conduit par le curé de la paroisse de Pakopo, Adou Esmel Mel Pierre, a violemment percuté l’arrière d’un minicar. Sur le coup, cinq passagers du véhicule de transport en commun sont morts. Il s’agit de Mme Sangaré Kadidjatou, de Drissa Camara, de Baladé (sans autres précisions), de Sanogo Aïcha et du petit Affou. L’accident de la circulation qui s’est déroulé, vendredi, à 19heures 55 minutes, au PK41, a causé également des blessés graves. A savoir le curé Adou, 64 ans, Sangaré Tiémoko, 40 ans, Sangaré Samouka, 34 ans et enfant Adamo. Selon le Centre de coordination des opérations et de transmission (Ccot) du Groupement des sapeurs-pompiers militaire (Gspm), les accidentés  ont été évacués par les soldats du feu de la quatrième compagnie vers  le Centre hospitalier universitaire (Chu) de Yopougon. Souffrant de traumatismes crâniens et de double fracture des membres, les blessés ont été transportés dans une ambulance de grande capacité vers ce centre hospitalier pour y recevoir les soins appropriés. Une enquête a été ouverte par la brigade autoroutière de la gendarmerie pour comprendre les causes de la collision. 
    

Ouattara Moussa 

Secours à victime, incendies, …. / Colonel Issa Sahko, commandant du Gspm : «Deux corps de pompiers ne peuvent pas fonctionner ensemble…»

Interview

Secours à victime, incendies, …. / Colonel Issa Sahko, commandant du Gspm :

«Deux corps de pompiers ne peuvent pas fonctionner ensemble…»

Selon le patron du Groupement des sapeurs-pompiers militaires (Gspm) deux corps de pompiers ne peuvent pas fonctionner ensemble sur une même sphère géographique. Pour lui, cela ne se fait nulle part.


On assiste depuis quelques semaines à des inondations et des éboulements à la suite des pluies diluviennes qui s’abattent sur Abidjan. Pouvez-vous dresser un bilan partiel de ces sinistres?
Il faut dire que depuis le début des pluies diluviennes sur la ville d’Abidjan nous avons enregistré deux phases assez critiques. La première s’est déroulée du 5 au 19 juin. Et la deuxième du 26 au 30 juin.  Entre les deux phases il y a une certaine accalmie. Au cours de la première période, il y a eu énormément d’éboulements et d’effondrements dans la zone de Mossikro, de Boribana  (Attécoubé, ndlr). Il y a eu des inondations à Bonoumin (Cocody, ndlr). Malheureusement au cours de cette première phase, il y a eu de nombreuses personnes décédées. On a enregistré 21 victimes qui sont décédées. Pendant ces opérations, nous avons transporté dans les hôpitaux 41 personnes. De nombreuses autres personnes ont été mises en sécurité. Elles ont pu regagner des familles ailleurs. La seconde phase, heureusement, n’a pas enregistré de pertes en vies humaines. Mais on a noté de nombreux dégâts matériels. C’était essentiellement des inondations du jeudi 21 juin au lundi 30 juin à Bonoumin, à la Palmeraie et à la Djibi (Cocody). Nous avons enregistré dans ces quartiers une très forte montée des eaux. De nombreux sinistrés ont été mis en sécurité par notre personnel. Nous avons été alertés dans certaines zones d’Abidjan où des bâtiments R+3 étaient sous les eaux. Notamment à Abobo où un immeuble R+3 était carrément sous deux mètres d’eau. Mais les résidents de l’immeuble ont refusé de quitter les lieux. On ne peut pas les y obliger. Nous n’avons pas ce pouvoir. On les a laissés à la disposition de la police.

Comment se déroule une intervention en cas d’inondation ou d’éboulement ?
Lorsqu’il y a des inondations notre intervention se présente  sur deux phases. Dans un premier temps, il s’agit pour nous de mettre en sécurité les personnes qui sont menacées de noyade. Parce que les inondations vont de paire avec les noyades. Ces personnes sont soit bloquées dans des maisons, soit refugiées sur des dalles d’immeubles. Il faut les sortir pour les amener vers une zone sécurisée. C’est ce que fait notre personnel. Une fois hors de danger, ces personnes doivent trouver des lieux pour s’abriter. Pour le second cas, lorsque l’inondation menace la structure, cela est vraiment exceptionnel, nous procédons à un épuisement de l’eau de la zone après avoir dégagé toutes les personnes menacées.

Un corps de sapeurs-pompiers civils vient d’être créé. Comment va se faire la collaboration sur le terrain ?
Pour l’instant, la collaboration entre les pompiers civils et nous n’est pas définie. Néanmoins, je peux donner un avis. Moi, je pense qu’il faut  déterminer les compétences et les responsabilités de chaque structure. Parce que nous dépendons de l’état-major général avant d’être mis à la disposition du ministère de l’Intérieur qui a en charge la protection des personnes. Donc, nous sommes des militaires. Nous avons des sphères de compétences. Aujourd’hui, nous sommes implantés à Abidjan, à Yamoussoukro, à Bouaké et à Korhogo. Je pense que deux corps de pompiers ne peuvent pas fonctionner ensemble dans un département. D’ailleurs, ça ne se fait nulle part.

Soyez plus explicite.
C'est-à-dire qu’Abidjan on ne peut avoir une structure organisée de pompiers militaires et une autre structure de pompiers. Ce n’est pas compatible sur le même territoire.  Cependant, cela n’exclut pas des appuis mutuels. Les pompiers civils qui sont dans un département voisin s’ils ont besoin d’un appui pendant une intervention particulière et que nous avons les moyens de cet appui alors nous allons les soutenir. Si le Gspm est dans une sphère géographique particulière et qu’il a besoin d’appui de pompiers civils qui sont dans un département voisin, alors ils peuvent nous prêter main. Dans tous les cas, des appuis mutuels sont possibles.

Il existe trois compagnies du Gspm pour secourir cinq millions d’abidjanais. De qui relève l’implantation d’autres  casernes dans la capitale économique?
C’est à la fois l’Etat et les collectivités territoriales. Selon les textes portant création du Gspm, notre fonctionnement est à 50% à la charge des collectivités territoriales, et à 50% pour l’Etat. La réalité c’est que seul l’Etat nous permet de fonctionner avec un appui considérable du district d’Abidjan.
Entre créer de nouvelles casernes et renforcer en équipements les compagnies existantes. Quelle est la solution appropriée pour améliorer l’efficacité des secours à Abidjan ? 
L’un ne va pas sans l’autre. Même si on équipe suffisamment les trois casernes de la capitale économique, cela va toujours laisser le problème de distance. C’est vrai il faut renforcer les compagnies existantes, mais il faut créer d’autres casernes. L’idéal serait que chaque commune du district d’Abidjan puisse avoir une caserne des sapeurs-pompiers. Cela permettra à nos équipes d’être présentes plus rapidement sur les sinistres. Il est vrai que nos matériels coûtent excessivement chères. Figurez-vous, un camion citerne incendie coûte au moins 400 millions Fcfa. Ce sont des efforts qu’il faut faire. On ne peut pas s’en passer.

Quel est le point des engins dont vous disposez ?
Concernant les moyens du Gspm, il faut dire qu’au lendemain de la crise postélectorale nous étions totalement dépouillés. Nos casernes ont été visitées. A Abidjan, à cette période, il ne restait qu’une seule ambulance et à peine un engin d’incendie. Nous avons pu remettre en état certains engins qui avaient été vandalisés. Nous avons eu la chance d’obtenir un don du président de la République en 2013. Ce don nous a apporté une bouffée d’oxygène. Aujourd’hui, pour les besoins de la population, cet équipement s’avère insuffisant. La plupart de nos engins sont vieillissants. Chaque sortie exige une remise en condition qui est lourde et coûteuse. Malgré cela, nous avons tout fait pour que chaque compagnie possède au moins un engin incendie et deux ambulances. Si le matériel devenait plus conséquent, alors nos rendements seront plus conséquents.

De façon spécifique, qu’est-ce qui a motivé l’entrée de femmes au sein du corps du Groupement des sapeurs-pompiers militaires (Gsmp) ?
Il n’y a pas de motivation particulière. Il y a toujours eu des femmes dans l’armée de Côte d’Ivoire. Au Gspm, je pense que les femmes ont leur place comme partout. Nous avons eu des femmes tout le temps. Mais elles étaient essentiellement des médecins. Il n’y avait pas de femme dans l’activité opérationnelle. Depuis un certains temps, puisque le nombre de femmes augmentent partout au sein de l’armée, le Gspm a reçu du personnel féminin. Elles travaillent comme leurs collègues masculins.

Combien sont-elles et quelles tâches accomplissent-elles?
Nous avons 25 femmes reparties dans toutes les casernes. Elles assurent le service au même titre que leurs collègues hommes du même grade. Généralement, ce sont des femmes du grade de caporal, de sapeur de 1ère classe. Elles ont des diplômes équivalents aux grades qu’elles portent. Elles assurent les fonctions dévolues aux grades qu’elles ont.

 En septembre prochain, vous allez commérer les 40 ans d’existence du Gspm. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Pour nous, ces 40 ans, c’est l’occasion d’exprimer notre maturité à travers divers événements. Cela fait 40 ans que le Gspm existe. Cela représente 40 ans au service de la nation. Nous n’avons pas cessé d’apporter notre concours comme le stipule notre décret de création (décret numéro 74-202 du 30 mai 1974, ndlr) où il s’agit d’apporter assistance et secours aux personnes et aux biens à l’occasion des événements qui nécessitent la mise en œuvre de nos moyens. Donc, pendant 40 ans nuit et jour nous avons rempli cette mission. C’est l’occasion pendant ces célébrations de nous arrêter pour faire le bilan de nos activités et envisager les nouvelles perspectives.

Réalisée par Ouattara Moussa
Lég : Le colonel Issa Sahko invite la population à donner les bonnes informations aux pompiers.







mardi 8 juillet 2014

Bonon / Attaque avortée d’un commerce: Les dozos saisissent des armes de guerre

Bonon / Attaque avortée d’un commerce

Les dozos saisissent des armes de guerre  

Fofana Mory est un homme courageux. Il a mis en déroute trois malfrats s’apprêtant à attaquer la boutique qu’il surveillait. Les bandits ont pris la fuite, mais le chasseur traditionnel appartenant à la confrérie ‘’dozo’’a récupéré les armes des scélérats. Il s’agit de deux kalachnikovs Ak  47 et deux treillis militaires. Les faits se sont déroulés, hier, à 4 heures du matin, à Bonon, agglomération située à 90 kilomètres de Yamoussoukro. Selon les informations en notre possession, les malfaiteurs sont arrivés sur le lieu au moment où Mory se préparait à prendre son petit déjeuner pour entamer son jeûne. D’après les témoignages, le ‘’dozo’’ a repéré, de sa position, les faits et gestes de trois individus portant des cagoules. Pris de panique, ils ont ouvert le feu sur le veilleur de nuit. Manque de pot eux, leur cible est invulnérable aux plombs chauds. Celui-ci, à en croire nos interlocuteurs, le veilleur de nuit a riposté à l’attaque en tirant en air. Ce fut le branle-bas. Les chenapans n’avaient d’autre solution que de prendre la fuite, lorsque Mory se mit à leur trousse. Au terme d’une course-poursuite dans la pénombre, il parviendra à saisir deux armes à feu et deux complets treillis.  Alertés par les coups de feu, les autres "dozos" sont sortis pour prêter main forte à leur collègue. Une battue a été aussitôt organisée pour rattraper les brigands. Mais ceux-ci ont disparu dans la nature avec la troisième kalachnikov. Interrogé à Abidjan,  le président de la Confrérie des dozos de Côte d’Ivoire (Codoz-CI), a indiqué que les armes et les treillis saisis ont été remis au commandant de brigade de gendarmerie de Bonon par ses hommes. «Il n’y a pas eu d’arrestation. Les individus ont pris la suite, mais nos frères ont saisi deux complets treillis militaires et deux kalachnikovs. La suite de cette affaire, c’est qu’après cette opération, j’ai donné l’ordre aux "dozos" de se rendre à la brigade de gendarmerie de Bonon. Ils y ont remis les treillis et les armes qui ont été récupérés. Il appartient à la gendarmerie de faire son travail», a soutenu le commanadant Touré Moussa. L’officier supérieur a ajouté que cette prise  est la preuve, si besoin en était, du rôle des "dozos" dans la sécurisation des personnes et des biens. «Nous travaillons, en aidant la police être la gendarmerie à sécuriser les personnes et les biens. Nous sommes à la disposition des services de sécurité. Nous savons que nous  ne sommes pas une force légale. A ce titre, on ne peut pas nous confier la sécurité. C’est ce que je dis aux autres membres de la confrérie. Cependant, je leur demande d’être en contact régulier avec la police et la gendarmerie de leurs localités respectives pour coordonner leurs actions », a-t-il recommandé,  en justifiant son appel. «Ce sont les policiers et les gendarmes qui sont habilités à faire les rapports et les procès-verbaux. Les dozos ne sont pas autorisés à faire des patrouilles. Toutefois, lorsqu’il y a un danger et que nous sommes sollicités, alors nous pouvons aider les forces régulières », a déclaré  cdt Touré. Il a instruit de la Codoz-CI à ne pas se rendre justice dans la mesure où, a-t-il argumenté, la Côte d’Ivoire est un Etat de droit. «La police et la gendarmerie sont là ; la justice fonctionne. Donc, nous devons recourir aux forces régulières et à la justice pour régler les problèmes», a insisté le président de la Codoz-CI.   

Ouattara Moussa

Lég : Une vue des "dozos" de Bonon qui ont mis en déroute les malfrats. 





Interview:(réalisée le samedi 28 juin 2014) Capitaine Koné Hincléban, régisseur de la Maca:

Interview:(réalisée le samedi 28 juin 2014)

Capitaine Koné Hincléban, régisseur de la Maca:


«Je sais comment la drogue entre à la Maca»


Le régisseur de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), révèle que le trafic de drogue est entretenu par certains geôliers.

Quel est le niveau de sécurité de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan?

Le niveau de sécurité de la Maca est préoccupant. Dans la mesure où nous n’arrivons pas à tout contrôler. Ce qui fait qu’on a tout le temps des problèmes liés à la sécurité au sein de la prison. Nous n’arrivons pas à vérifier tout ce qui entre dans la détention.

Pourquoi ?
Il y a des aspects qui nous échappent. Certains agents se rendent complices d’actes répréhensibles. Ils aident des détenus à se procurer des produits prohibés. Ils les cachent pour les faire entrer dans la prison.  Cela se déroule lors des mouvements de foule. C'est-à-dire les jours de visites des parents aux prisonniers. Ils profitent aussi, tous les jours, aux environs de 18 heures, au moment où le véhicule transportant les détenus arrive du tribunal. Des gardes pénitentiaires exploitent ces instants pour introduire des substances psychotropes et autres objets interdits dans  la prison. Il faut reconnaître que nous n’avons pas tout l’équipement nécessaire pour faire le contrôle à l’entrée  du pénitencier. Les matins, il y a également des choses qui rentrent dans les cellules. Tout cela se fait en complicité avec certains agents.

Est-ce que des gardes ont été arrêtés et quels sont les produits prohibés qu’ils font entrer dans la prison? 
Il n’y a pas encore d’arrestation. Cependant, nous avons des soupçons sur des agents. Des enquêtes sont en cours pour situer les responsabilités. On continue nos investigations pour mettre la main sur ces agents indélicats. A la suite des différentes fouilles, nous procédons à l’ouverture d’une enquête pour déterminer les responsabilités. Récemment, une fouille des cellules a permis de saisir 35 plaquettes de Rivotril (substance psychotrope, Ndlr). C’est un agent qui avait tenté de faire introduire ce produit prohibé. A ce niveau, il y a une enquête qui est ouverte.  La drogue circule. Tout ce qui est stupéfiant, drogue et boisson alcoolisée, circule avec la complicité de certains agents. On a essentiellement le cannabis, le chanvre indien. Cela nous a amené à prendre d’autres mesures.

Lesquelles ?
On a un service de fouille. J’ai mis en mission des éléments pour contrôler ce service de fouille. Il s’agit de faire la ‘’contre fouille’’. Ils font contrôler les agents du service de fouille. Cela nous a permis de réduire considérablement le trafic de drogue et autres stupéfiants.

Y-a-t-il des fouilles à l’intérieur des cellules? 
Il n’y a pas de fouilles. Depuis notre prise de fonction, on a tenté de faire des fouilles à l’intérieur des cellules. Malheureusement, cette opération n’a pas eu lieu à cause du refus des détenus. On a déploré des pertes en vies humaines au niveau des prisonniers. Nous sommes obligés de nous replier.

Comment expliquez-vous le fait que des détenus s’opposent à une opération de fouille de cellules ?
Ce jour, nous avons mobilisé plus de 700 hommes, tous corps confondus, pour faire cette fouille. Pour éviter un carnage, on a été obligé d’arrêter l’opération. On avait les moyens, mais on a voulu préserver les vies humaines eu égard aux tensions que cette situation avait créées.  Il y a eu des tirs pour éviter un affrontement de justesse. On a décidé de mettre fin à l’opération.

Nous avons recueilli des témoignages, le 18 juin dernier, faisant état de détenus possédant des téléphones portables.  Est-ce que cela est normal?
Ce n’est pas normal. Il est interdit qu’un détenu possède un téléphone portable. Les textes sont clairs sur ce sujet. Nous sommes en train de lutter contre ces pratiques. Cette situation nous a conduit à faire récemment des fouilles au niveau du greffe. Quant on voit un détenu avec un téléphone, on le confisque. Mais à l’intérieur des cellules, c’est un peu difficile car cela peut provoquer des affrontements entre les prisonniers et les gardes. Des cellulaires ont été saisis que nous avons acheminés à la direction de l’administration pénitentiaire. On est en train de mettre en place un système de brouillage, concernant les communications téléphoniques, à l’intérieur de la prison. L’objectif est de faire en sorte que les téléphones portables ne puissent pas fonctionner au sein de la maison pénitentiaire.

Qu’est-ce que le portique de sécurité en construction va changer dans le système de sécurité de la Maca?
Le portique de sécurité va nous permettre de voir tout ce qui entre dans la détention. A savoir la drogue, les stupéfiants, les objets et tous les produits prohibés. Il y a aussi les armes. Parce qu’à l’intérieur, des détenus possèdent des armes blanches telles que les couteaux, les objets pointus. Grâce au portique, nous parviendrons à mettre la main sur ces armes. Les contrôles au scanner des colis, des véhicules et des personnes vont permettre de renforcer la sécurité dans les alentours et au sein de la Maca. Le poste de contrôle sera animé uniquement par des équipages de trois agents. Ces derniers sont en formation pour maîtriser les outils et le système de fonctionnement du portique. Ce sont des agents de bonne moralité. On a prévu faire une rotation au niveau des équipages de surveillance. L’objectif est d’éviter au maximum la corruption.

A partir de quand le portique sera-t-il fonctionnel?
Les travaux font durer trois mois. Ils ont commencé il y a déjà 45 jours et donc le délai de livraison est prévu pour fin août. Si tout se passe bien, le portique sera livré en août. Nous remercions le directeur de l’administration pénitentiaire et le garde des sceaux, ministre la Justice, des droits de l’homme et des libertés publiques pour avoir lancé les travaux de construction de ce portique de sécurité. En plus des moyens classiques de contrôle, cet outil va nous aider énormément dans la surveillance de tout ce qui entre et sort de la prison.

Pourquoi le transfèrement des détenus vers le Camp pénal de Bouaké n’est pas encore effectif?
Nous n’avons pas encore faire de programmation dans ce sens. Mais on est en train d’étudier avec la hiérarchie les possibilités d’un transfèrement de détenus de la Maca vers le Camp pénal de Bouaké. Déjà la direction de l’administration pénitentiaire nous a demandé de faire une liste de 200 prisonniers pour les faire partir au Camp pénal.

Coulibaly Yacou alias Yacou le Chinois fera-t-il partie des prisonniers qui seront transférés ?
Pour l’instant, il ne fait pas partie de ceux qui doivent être transférés au Camp pénal. Nous sommes en train d’étudier le cas.  

Mais il nous revient qu’il bénéficie de traitement particulier. Est-ce vrai?
Il a le même traitement que les autres détenus. Nous pensons qu’avec son appui, nous pourrons faire sortir les 200 détenus qui seront transférés au Camp pénal. En ce qui concerne Yacou le Chinois, c’est la direction de l’administration pénitentiaire qui va décider de son transfèrement ou non au Camp pénal. A mon niveau, il n’y a pas grand-chose le concernant.

Quelle est la date exacte du transfert de ces 200 détenus au Camp pénal ?
Nous n’avons pas encore la liste définitive. On n’a pas encore arrêté totalement cette liste. Nous nous attelons à dresser la liste des personnes qui devront être transférées, le mois prochain (en juillet, Ndlr)  au Camp pénal.  


Réalisée par Ouattara Moussa

Leg : D’après le régisseur de la Maca, des enquêtes sont en cours pour arrêter les geôliers impliqués dans le trafic de drogue.