lundi 20 janvier 2014

Vol à main armée à la Riviera-Bonoumin Un commerçant dépouillé par un militaire

Vol à main armée à la Riviera-Bonoumin

Un commerçant dépouillé par un militaire

Le sergent Dembélé   Foundéré s’est détourné de sa mission essentielle. Celle d’assurer la défense des frontières du pays et de veiller à la sécurisation  des personnes et des biens. En effet, ce soldat s’est mis du côté des méchants. Armé d’un pistolet automatique, il a arraché le véhicule de marque Peugeot 406 immatriculé 5263FZ01 de couleur verte appartenant à Windsouri S., un richissime homme d’affaires.  Le hold-up se déroule  dans la nuit du 8 avril dernier, vers 21 heures. Après l’avoir bastonné et torturé dans le sous-sol de la résidence de Marcel Gossio (ex-directeur général du port autonome d’Abidjan) à la Riviera-Bonoumin (Cocody), il a dépouillé l’infortuné de la somme de 300.000Fcfa. Cette nuit-là, Windsouri S. ne se doutait de rien, lorsqu’il a accepté une invitation  du sous-officier, placé sous les ordres du commandant Traoré alias Tracteur, dans un restaurant à la Riviera 2. Il faut préciser que le fantassin est une relation de la victime. Ils se sont connus après le déclenchement de la crise armée du 19 septembre 2002. Interrogé le 5 janvier, le sieur Windsouri nous a confié qu’il a déposé une plainte, pour les faits de vol à main armée, coups et blessures volontaires et destruction de biens d’autrui, au tribunal militaire d’Abidjan, sous le numéro 530/2013 du 27 septembre 2013. Le procureur militaire a ouverte le 13 novembre une enquête. Nous avons reçu copie de la réquisition. Dans le cadre de cette procédure judiciaire, un message radio dont nous avons aussi reçu copie sous le numéro 30.142/2R du 13/05/2013 a été lancé à toutes les unités de gendarmerie et de police. Le message est ainsi libellé : « Rechercher activement le véhicule de marque Peugeot de couleur verte, immatriculé 5263FZ01 appartenant à Monsieur Windsouri Seydou commerçant à Adjamé. Dit véhicule arraché avec tous documents à son propriétaire par le nommé Dembélé Foundéré de nationalité ivoirienne. Susceptible de se trouver à Bouaké quartier Ahougnansou terminus goudron camp commando. Signalement : taille 1,70 mètres environ-tient noir-corpulence forte. Cas découverte, immobiliser véhicule, appréhender conducteur, le garder à vue et aviser brigade d’Adjamé en se référant au procès-verbal no 773 du 13-05-2013 et au présent message.» Notre interlocuteur explique les circonstances de son agression.

Le film du braquage

Selon lui, de retour d’un voyage au Burkina Faso, Dembélé Foundéré s’est rendu à son domicile, au Plateau-Dokui, le 8 avril dernier, vers 21 heures. « Il m'a dit de l'accompagner à la Riviera 2 (Cocody) pour aller manger dans un restaurant. Nous nous sommes rendus au lieu indiqué à bord de ma voiture. Nous avons mangé. Sur le chemin du retour, Dembélé m'a demandé de le laisser prendre le volant du véhicule. Je n'ai pas trouvé d'inconvénient à cela. On a pris la direction de la Riviera 3», raconte-t-il. Contre toute attente, rapporte le plaignant, le soldat a immobilisé le véhicule devant le domicile de Marcel Gossio, encore occupé par des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) à la Riviera-Bonoumin. « Il m'a dit de descendre. Je lui ai répondu que j'étais fatigué. Je lui ai dit d'aller à son rendez-vous et que j'allais l'attendre à l'intérieur de la voiture. Il est rentré dans la résidence. Soudain, j'ai vu quatre personnes sortir de la cour. Elles étaient toutes armées de pistolets automatiques. Elles m'ont intimé l'ordre de descendre de la voiture. Je me suis exécuté. Ces quatre hommes m'ont arraché la clé de la voiture. A l'intérieur de la maison, Dembélé a fait appel à un certain Soro. Il lui a donné l'ordre de me conduire au sous-sol pour me tuer. Ils m'ont torturé», soutient-il, en insistant sur le fait que la justice doit jouer son rôle dans la mesure où son véhicule se trouve toujours dans les mains du soldat. Le dimanche 5 janvier, nous avons joint par téléphone le sergent Dembélé Foundéré qui se trouvait, a-t-il dit, en mission à Bouaké.  «Je ne reconnais pas les faits. Il m’a pris quatre millions Fcfa pour l’achat de bœufs au Burkina Faso. Il m’a remis sa voiture chez lui, à la maison, car il était incapable de me rembourser mon argent. J’ai un reliquat d’un million Fcfa avec lui. Tout ce qu’il dit est faux. Je ne me reproche rien. Je ne me cache pas ; si le procureur ou le juge a besoin de moi, je viendrai répondre. Je n’ai pas braqué sa voiture», s’est-il défendu.  

Ouattara Moussa






Le commissaire du gouvernement a ouvert une enquête 

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