Vol à main armée à la Riviera-Bonoumin
Un
commerçant dépouillé par un militaire
Le sergent Dembélé Foundéré s’est détourné de sa mission essentielle.
Celle d’assurer la défense des frontières du pays et de veiller à la sécurisation
des personnes et des biens. En effet, ce
soldat s’est mis du côté des méchants. Armé d’un pistolet automatique, il a
arraché le véhicule de marque Peugeot 406 immatriculé 5263FZ01 de couleur verte
appartenant à Windsouri S., un richissime homme d’affaires. Le hold-up se déroule dans la nuit du 8 avril dernier, vers 21
heures. Après l’avoir bastonné et torturé dans le sous-sol de la résidence de
Marcel Gossio (ex-directeur général du port autonome d’Abidjan) à la
Riviera-Bonoumin (Cocody), il a dépouillé l’infortuné de la somme de
300.000Fcfa. Cette nuit-là, Windsouri S. ne se doutait de rien, lorsqu’il a
accepté une invitation du sous-officier,
placé sous les ordres du commandant Traoré alias Tracteur, dans un restaurant à
la Riviera 2. Il faut préciser que le fantassin est une relation de la victime.
Ils se sont connus après le déclenchement de la crise armée du 19 septembre
2002. Interrogé le 5 janvier, le sieur Windsouri nous a confié qu’il a déposé
une plainte, pour les faits de vol à main armée, coups et blessures volontaires
et destruction de biens d’autrui, au tribunal militaire d’Abidjan, sous le
numéro 530/2013 du 27 septembre 2013. Le procureur militaire a ouverte le 13 novembre
une enquête. Nous avons reçu copie de la réquisition. Dans le cadre de cette
procédure judiciaire, un message radio dont nous avons aussi reçu copie sous le
numéro 30.142/2R du 13/05/2013 a été lancé à toutes les unités de gendarmerie
et de police. Le message est ainsi libellé : « Rechercher activement
le véhicule de marque Peugeot de couleur verte, immatriculé 5263FZ01
appartenant à Monsieur Windsouri Seydou commerçant à Adjamé. Dit véhicule
arraché avec tous documents à son propriétaire par le nommé Dembélé Foundéré de
nationalité ivoirienne. Susceptible de se trouver à Bouaké quartier Ahougnansou
terminus goudron camp commando. Signalement : taille 1,70 mètres
environ-tient noir-corpulence forte. Cas découverte, immobiliser véhicule,
appréhender conducteur, le garder à vue et aviser brigade d’Adjamé en se
référant au procès-verbal no 773 du 13-05-2013 et au présent
message.» Notre interlocuteur explique les circonstances de son agression.
Le
film du braquage
Selon lui, de retour
d’un voyage au Burkina Faso, Dembélé Foundéré s’est rendu à son domicile, au
Plateau-Dokui, le 8 avril dernier, vers 21 heures. « Il m'a dit de
l'accompagner à la Riviera 2 (Cocody) pour aller manger dans un restaurant.
Nous nous sommes rendus au lieu indiqué à bord de ma voiture. Nous avons mangé.
Sur le chemin du retour, Dembélé m'a demandé de le laisser prendre le volant du
véhicule. Je n'ai pas trouvé d'inconvénient à cela. On a pris la direction de
la Riviera 3», raconte-t-il. Contre toute attente, rapporte le plaignant, le
soldat a immobilisé le véhicule devant le domicile de Marcel Gossio, encore
occupé par des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) à la
Riviera-Bonoumin. « Il m'a dit de descendre. Je lui ai répondu que j'étais
fatigué. Je lui ai dit d'aller à son rendez-vous et que j'allais l'attendre à
l'intérieur de la voiture. Il est rentré dans la résidence. Soudain, j'ai vu
quatre personnes sortir de la cour. Elles étaient toutes armées de pistolets
automatiques. Elles m'ont intimé l'ordre de descendre de la voiture. Je me suis
exécuté. Ces quatre hommes m'ont arraché la clé de la voiture. A l'intérieur de
la maison, Dembélé a fait appel à un certain Soro. Il lui a donné l'ordre de me
conduire au sous-sol pour me tuer. Ils m'ont torturé», soutient-il, en insistant
sur le fait que la justice doit jouer son rôle dans la mesure où son véhicule
se trouve toujours dans les mains du soldat. Le dimanche 5 janvier, nous avons
joint par téléphone le sergent Dembélé Foundéré qui se trouvait, a-t-il dit, en
mission à Bouaké. «Je ne reconnais pas
les faits. Il m’a pris quatre millions Fcfa pour l’achat de bœufs au Burkina
Faso. Il m’a remis sa voiture chez lui, à la maison, car il était incapable de
me rembourser mon argent. J’ai un reliquat d’un million Fcfa avec lui. Tout ce qu’il
dit est faux. Je ne me reproche rien. Je ne me cache pas ; si le procureur
ou le juge a besoin de moi, je viendrai répondre. Je n’ai pas braqué sa
voiture», s’est-il défendu.
Ouattara
Moussa
Le commissaire du gouvernement a ouvert une enquête
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire