Entretien :
A propos de la sécurité routière / Mme Koné
Maférima, présidente de l’Ojiser:
«Nous
avions eu peur…»
Dans
cet entretien qu’elle nous a accordé, Mme Koné Maférima, présidente de
l'Organisation des jeunes ivoiriens pour la sécurité routière (Ojiser) a
expliqué les motivations de la campagne de sensibilisation baptisée "une
semaine sans accidents" initiée du 24 décembre dernier au 1er
janvier à travers le district d’Abidjan.
Pourquoi
avez-vous organisez "une semaine sans accidents"?
Nous avons initié cette
activité pour sensibiliser les populations. C'est un secret de polichinelle. En
période des fêtes de fin d'année, nous avons remarqué qu'il y trop d'accidents
de la circulation. Il n'est pas normal que, au moment où des familles sont en train
de fêter, d'autres sont à l'hôpital au chevet des siens victimes d'un accident
de la circulation. Certains sont malheureusement à la morgue car leurs proches
ont perdu la vie. En collaboration avec la jeunesse du district d'Abidjan, nous
avons initié cette semaine sans accidents dénommée "Sisa 2013". C'est
la première édition mais ce n'est pas la dernière.
Qu'avez-vous
fait concrètement durant cette semaine ?
Nous avons organisé des
activités. Par exemple, dans la nuit du 24 au 25 décembre dernier, nos équipes
se sont rendues dans les maquis, les restaurants pour sensibiliser les jeunes
gens sur les dangers du téléphone au volant et de l'excès de vitesse. Le 25
décembre, nous étions à la gare routière d'Abobo. Là-bas, nous avons échangé
avec les chauffeurs de "gbaka" (minicar de transport en commun, ndlr)
et de "wôro-wôro" (taxi communal, ndlr) sur les dangers liés à
l'alcool au volant, l’usage du téléphone au volant et surtout de l'excès de
vitesse qui tue.
Comment
votre message a été accueilli?
Il faut préciser que
c’est un commando de mille volontaires qui sillonné le district d’Abidjan. Pour
cette première édition, nous sommes satisfaits car le message est passé. Nos
concitoyens ont accueilli à bras ouvert cette campagne de sensibilisation. Ils
ont montré leur intérêt face aux conseils de prudence que nous leur avons
prodigués. Il y a eu un engouement. Ce sont des conseils qu'ils ont déjà entendu
mais il faut répéter le message de prudence et de vigilance sur nos routes.
Nous avons insisté sur le respect strict du décret interdisant le téléphone au
volant. Les gens étaient disposés à nous écouter. Cependant, nous avions eu
peur pour la sensibilisation dans les maquis et les boîtes de nuit. Pour la
simple raison que ceux qui fréquentent ces lieux sont réfractaires à ce genre
de discours. Dans l'ensemble, tout c'est bien passé. Les jeunes nous ont
écoutés. Ils ont promis qu'ils allaient suivre à la lettre les conseils
prodigués.
Quel
était le message que vous avez communiqué?
Nous avions dit aux
jeunes gens qui venaient dans ces endroits (maquis et boites de nuit, ndlr) à
bord d'un véhicule ou sur une moto de choisir parmi eux quelqu'un qui devait
s'abstenir de boire afin de ramener sains et saufs à la maison. Ils nous ont
écoutés. Ils ont mis en application nos conseils.
Cependant,
on a déploré lors du réveillon de noël des accidents de la circulation dus à
l'excès de vitesse ou à l'alcoolisme au volant.
C'est vrai. Cela n'a
pas empêché les accidents de la circulation. Mais au regard des statistiques de
l'Oser (office pour la sécurité routière, ndlr) de cette année (décembre 2013),
l'année dernière à la même date on a eu 46 accidents de la circulation. Pour
cette année 2013; on a eu 20 accidents. Ce n'est pas encore bon cependant cela
nous encourage à redoubler d'effort. Ça veut dire que le message est passé. Nos
messages relayés par la presse ont permis de réduit le nombre des accidents de
la circulation lors de la période des fêtes de fin d'année. Nous allons
continuer la sensibilisation. Il faut signaler le travail de la police. Elle
s'est déployée sur le terrain pour assurer la sécurité routière. Tout le monde
doit s'impliquer dans cette lutte contre les accidents. C'est un problème
commun.
Est-ce
qu'il ne faut pas passer à la coercition pour tous les réfractaires au respect
du code de la route?
Bien sûr. Nous faisons
des plaidoyers dans ce sens. Mais vous savez, nous ne sommes qu'une Ong
(Organisation non-gouvernementale, ndlr). Ce sont les pouvoirs publics qui
doivent prendre des sanctions à l'encontre de ceux qui ne respectent pas les
lois en matière de sécurité routière. Nous n'avons pas la compétence pour
prendre des décisions. Nous faisons des plaidoyers auprès des décideurs.
Réalisé
par Ouattara Moussa
Mme Koné Maférima a annoncé le plan opérationnel de sa structure pour cette
année.
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