mardi 7 janvier 2014

Entretien : A propos de la sécurité routière / Mme Koné Maférima, présidente de l’Ojiser:

Entretien :
A propos de la sécurité routière / Mme Koné Maférima, présidente de l’Ojiser:

«Nous avions eu peur…»


Dans cet entretien qu’elle nous a accordé, Mme Koné Maférima, présidente de l'Organisation des jeunes ivoiriens pour la sécurité routière (Ojiser) a expliqué les motivations de la campagne de sensibilisation baptisée "une semaine sans accidents" initiée du 24 décembre dernier au 1er janvier à travers le district d’Abidjan.


Pourquoi avez-vous organisez "une semaine sans accidents"?

Nous avons initié cette activité pour sensibiliser les populations. C'est un secret de polichinelle. En période des fêtes de fin d'année, nous avons remarqué qu'il y trop d'accidents de la circulation. Il n'est pas normal que, au moment où des familles sont en train de fêter, d'autres sont à l'hôpital au chevet des siens victimes d'un accident de la circulation. Certains sont malheureusement à la morgue car leurs proches ont perdu la vie. En collaboration avec la jeunesse du district d'Abidjan, nous avons initié cette semaine sans accidents dénommée "Sisa 2013". C'est la première édition mais ce n'est pas la dernière.

Qu'avez-vous  fait concrètement  durant cette semaine ?

Nous avons organisé des activités. Par exemple, dans la nuit du 24 au 25 décembre dernier, nos équipes se sont rendues dans les maquis, les restaurants pour sensibiliser les jeunes gens sur les dangers du téléphone au volant et de l'excès de vitesse. Le 25 décembre, nous étions à la gare routière d'Abobo. Là-bas, nous avons échangé avec les chauffeurs de "gbaka" (minicar de transport en commun, ndlr) et de "wôro-wôro" (taxi communal, ndlr) sur les dangers liés à l'alcool au volant, l’usage du téléphone au volant et surtout de l'excès de vitesse qui tue.

Comment votre message a été accueilli?

Il faut préciser que c’est un commando de mille volontaires qui sillonné le district d’Abidjan. Pour cette première édition, nous sommes satisfaits car le message est passé. Nos concitoyens ont accueilli à bras ouvert cette campagne de sensibilisation. Ils ont montré leur intérêt face aux conseils de prudence que nous leur avons prodigués. Il y a eu un engouement. Ce sont des conseils qu'ils ont déjà entendu mais il faut répéter le message de prudence et de vigilance sur nos routes. Nous avons insisté sur le respect strict du décret interdisant le téléphone au volant. Les gens étaient disposés à nous écouter. Cependant, nous avions eu peur pour la sensibilisation dans les maquis et les boîtes de nuit. Pour la simple raison que ceux qui fréquentent ces lieux sont réfractaires à ce genre de discours. Dans l'ensemble, tout c'est bien passé. Les jeunes nous ont écoutés. Ils ont promis qu'ils allaient suivre à la lettre les conseils prodigués.

Quel était le message que vous avez communiqué?

Nous avions dit aux jeunes gens qui venaient dans ces endroits (maquis et boites de nuit, ndlr) à bord d'un véhicule ou sur une moto de choisir parmi eux quelqu'un qui devait s'abstenir de boire afin de ramener sains et saufs à la maison. Ils nous ont écoutés. Ils ont mis en application nos conseils.

Cependant, on a déploré lors du réveillon de noël des accidents de la circulation dus à l'excès de vitesse ou à l'alcoolisme au volant.

C'est vrai. Cela n'a pas empêché les accidents de la circulation. Mais au regard des statistiques de l'Oser (office pour la sécurité routière, ndlr) de cette année (décembre 2013), l'année dernière à la même date on a eu 46 accidents de la circulation. Pour cette année 2013; on a eu 20 accidents. Ce n'est pas encore bon cependant cela nous encourage à redoubler d'effort. Ça veut dire que le message est passé. Nos messages relayés par la presse ont permis de réduit le nombre des accidents de la circulation lors de la période des fêtes de fin d'année. Nous allons continuer la sensibilisation. Il faut signaler le travail de la police. Elle s'est déployée sur le terrain pour assurer la sécurité routière. Tout le monde doit s'impliquer dans cette lutte contre les accidents. C'est un problème commun.

Est-ce qu'il ne faut pas passer à la coercition pour tous les réfractaires au respect du code de la route?

Bien sûr. Nous faisons des plaidoyers dans ce sens. Mais vous savez, nous ne sommes qu'une Ong (Organisation non-gouvernementale, ndlr). Ce sont les pouvoirs publics qui doivent prendre des sanctions à l'encontre de ceux qui ne respectent pas les lois en matière de sécurité routière. Nous n'avons pas la compétence pour prendre des décisions. Nous faisons des plaidoyers auprès des décideurs.

Réalisé par Ouattara Moussa






Mme Koné Maférima a annoncé le plan opérationnel de sa structure pour cette année.






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