samedi 5 avril 2014

Agboville / Elle voulait se marier Son gigolo lui soutire 8 millions F

Agboville / Elle voulait se marier
Son  gigolo lui soutire 8  millions F

A la recherche de l’âme sœur, elle rencontre le diable en personne. Y.A Catherine est une célibataire résidant à Agboville, à une quarantaine de kilomètres de la capitale économique ivoirienne. Cette brave dame tient son restaurant et son dépôt de boissons qui lui rapportent gros. En janvier dernier, elle fait la connaissance d’A.N. En réalité, celui-ci est un gigolo qui a plus d’un tour dans son sac. Ainsi, il monte de toutes pièces des stratagèmes pour appâter la charmante Catherine qui vit dans la solitude, après son divorce. A.N fera croire à sa nouvelle conquête que son ex-femme aurait bloqué ses 40 millions FCfa se trouvant  sur son compte bancaire. Attendrie certainement par cette situation, la jeune femme mord à l’hameçon et décide de faire parler son cœur, jusqu’à ce qu’elle découvre le pot aux roses. Car en lieu et place du mariage que lui a promis son Jules, elle ne récoltera que déception.  « Son ami et lui m’ont pris en tout la somme de 8,230 millions F Cfa. Ils ont disparu depuis le mois de février dernier. J’ai mené mes investigations ; ils ont été démasqués le 12 mars dans un maquis, à Treichville», relate  la plaignante, à la barre du tribunal correctionnel d’Abidjan-Plateau, le 25 mars. Il faut préciser que Catherine a fait la connaissance d’A.N  par l’intermédiaire d’une de ses connaissances, J. que la jeune femme, en désespoir de cause, avait sollicité pour l’aider à lui trouver un homme. « Il m’a mis en contact avec lui (A.N). On a commencé notre relation. Il m’a dit qu’il était directeur de société à Abidjan. Tout allait bien, mais il a commencé à m’expliquer une série de problèmes », poursuit la victime.  Elle rapporte que  son amant lui a fait croire  qu’il avait des soucis pour régler les honoraires de son avocat. « Il m’a aussi expliqué une affaire d’achat de 29 hectares d’hévéa. A chaque fois, je me rendais à la banque pour faire des retraits », fait savoir la restauratrice.  Les sommes variaient entre 500.000 Fcfa et 1,5 million F. « Il me demandait de transférer l’argent à son ami J. via Orange money. Ce que je faisais», ajoute-t-elle. Néanmoins, elle finira par se rendre compte qu’elle a affaire à une bande d’arnaqueurs. Catherine va poursuivre l’amant indigne et son acolyte pour les faits d’escroquerie et de complicité d’escroquerie.   «Quand il m’expliquait ses problèmes, je volais à son secours, car je ne voulais pas le perdre. Mais à la longue, j’ai découvert son mensonge », explique l’opératrice économique qui réclame le remboursement de la totalité de son argent. A la barre du tribunal, A.N. et son co-accusé ne reconnaissent pas les faits. Pis, ils ne manquent pas de tourner en dérision la victime.  Il n’en fallait pas plus pour provoquer la colère du parquet. «M. le président, vous constatez avec moi que les prévenus qui se tiennent à votre barre n’expriment aucun remord. Ils ont du mépris pour la victime. Cette femme a placé une confiance aveugle à celui qui lui avait promis le mariage. Ce dernier s’est retourné contre elle pour lui soutirer toute son épargne», rappelle la magistrate. Elle demande  alors au juge de déclarer d’inculper les prévenus et les condamner à 36 mois de prison ferme, assortis d’une amende individuelle. Le juge pénal valide le réquisitoire du ministère public. A la fin de leur peine, ils doivent remettre à leur victime  la somme de 8,230 millions F Cfa, à titre de dommages et intérêts.

Ouattara Moussa

Lég : Une vue des restauratrices qui travaillent pour gagner leur vie.     
           

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