Agboville / Elle voulait se marier
Son
gigolo lui soutire 8 millions F
A la recherche de l’âme
sœur, elle rencontre le diable en personne. Y.A Catherine est une célibataire
résidant à Agboville, à une quarantaine de kilomètres de la capitale économique
ivoirienne. Cette brave dame tient son restaurant et son dépôt de boissons qui lui
rapportent gros. En janvier dernier, elle fait la connaissance d’A.N. En
réalité, celui-ci est un gigolo qui a plus d’un tour dans son sac. Ainsi, il
monte de toutes pièces des stratagèmes pour appâter la charmante Catherine qui
vit dans la solitude, après son divorce. A.N fera croire à sa nouvelle conquête
que son ex-femme aurait bloqué ses 40 millions FCfa se trouvant sur son compte bancaire. Attendrie
certainement par cette situation, la jeune femme mord à l’hameçon et décide de
faire parler son cœur, jusqu’à ce qu’elle découvre le pot aux roses. Car en
lieu et place du mariage que lui a promis son Jules, elle ne récoltera que
déception. « Son ami et lui m’ont
pris en tout la somme de 8,230 millions F Cfa. Ils ont disparu depuis le mois
de février dernier. J’ai mené mes investigations ; ils ont été démasqués
le 12 mars dans un maquis, à Treichville», relate la plaignante, à la barre du tribunal
correctionnel d’Abidjan-Plateau, le 25 mars. Il faut préciser que Catherine a
fait la connaissance d’A.N par
l’intermédiaire d’une de ses connaissances, J. que la jeune femme, en désespoir
de cause, avait sollicité pour l’aider à lui trouver un homme. « Il m’a
mis en contact avec lui (A.N). On a commencé notre relation. Il m’a dit qu’il
était directeur de société à Abidjan. Tout allait bien, mais il a commencé à
m’expliquer une série de problèmes », poursuit la victime. Elle rapporte que son amant lui a fait croire qu’il avait des soucis pour régler les
honoraires de son avocat. « Il m’a aussi expliqué une affaire d’achat de
29 hectares d’hévéa. A chaque fois, je me rendais à la banque pour faire des
retraits », fait savoir la restauratrice. Les sommes variaient entre 500.000 Fcfa et 1,5
million F. « Il me demandait de transférer l’argent à son ami J. via
Orange money. Ce que je faisais», ajoute-t-elle. Néanmoins, elle finira par se
rendre compte qu’elle a affaire à une bande d’arnaqueurs. Catherine va
poursuivre l’amant indigne et son acolyte pour les faits d’escroquerie et de
complicité d’escroquerie. «Quand il m’expliquait ses problèmes, je
volais à son secours, car je ne voulais pas le perdre. Mais à la longue, j’ai
découvert son mensonge », explique l’opératrice économique qui réclame le
remboursement de la totalité de son argent. A la barre du tribunal, A.N. et son
co-accusé ne reconnaissent pas les faits. Pis, ils ne manquent pas de tourner
en dérision la victime. Il n’en fallait
pas plus pour provoquer la colère du parquet. «M. le président, vous constatez
avec moi que les prévenus qui se tiennent à votre barre n’expriment aucun
remord. Ils ont du mépris pour la victime. Cette femme a placé une confiance
aveugle à celui qui lui avait promis le mariage. Ce dernier s’est retourné
contre elle pour lui soutirer toute son épargne», rappelle la magistrate. Elle
demande alors au juge de déclarer
d’inculper les prévenus et les condamner à 36 mois de prison ferme, assortis d’une
amende individuelle. Le juge pénal valide le réquisitoire du ministère public.
A la fin de leur peine, ils doivent remettre à leur victime la somme de 8,230 millions F Cfa, à titre de
dommages et intérêts.
Ouattara
Moussa
Lég :
Une vue des restauratrices qui travaillent pour gagner leur vie.
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