jeudi 10 avril 2014

Reportage: Bouaké / Douze jours après sa réouverture Voici le nouveau visage du camp pénal

Reportage

Bouaké/ Douze jours après sa réouverture

Voici le nouveau visage du camp pénal

Le camp pénal de Bouaké a fait peau neuve. En plus des murs rénovés, les agents pénitentiaires ont un nouvel état d’esprit, nous a assuré le régisseur, le 28 mars, lors de la cérémonie de réouverture officielle de ce pénitencier présidé par le ministre de la Justice.   

Des gardes postés sur les quatre miradors peints en vert mesurant 25 mètres de haut veillent au grain. Les geôliers vêtus des gilets par balles noirs, armes au poing,  observent les mouvements à l’intérieur et à l’extérieur de la détention. Munis de jumelles, ils balaient la zone dans un rayon de deux kilomètres. Au sol, il y a  des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). Ils patrouillent le long de la clôture et dans les environs. Des fils barbelés électriques sont visibles. On peut lire la mention sur les panneaux: danger de mort illustré par un crâne de mort reposant sur deux os. Les fils surmontent une clôture peinte en jaune, haute de 20 mètres. Le mur jouxte celui de l’université Alassane Ouattara. Nous sommes au camp pénal de Bouaké. Un établissement pénitentiaire situé à l’entrée de la capitale de la paix, en provenance de Sakassou. Ce 28 mars, Gnénéma Mamadou Coulibaly,  garde des Sceaux, ministre de la Justice, des droits de l’homme et des libertés publiques, procède à la réouverture officielle de cette maison pénitentiaire de haute sécurité. Le camp pénal est bâti sur une superficie de 5 hectares. Il y composé de six bâtiments comprenant chacun sept cellules d’une capacité de 40 détenus par cellule. Soit une capacité d’accueil exacte de 1680 places. Après avoir franchi le premier portail en acier de couleur verte qui donne accès à l’arrière-cour, on aperçoit deux bâtiments rénovés. Là-bas se trouve l’administration et les bureaux des gardes pénitentiaires. Cinq geôliers sont postés devant le second portail qui donne accès à la cour et aux cellules. Nous n’avons pas été autorisés par l’administration pénitentiaire à visiter l’intérieur des cellules pour des raisons de sécurité, selon elle. Néanmoins, le régisseur nous explique que dans le cadre de l’expérimentation du système de sécurité, 52 détenus occupent depuis septembre dernier les cellules. Ce sont des personnes qui sont reconnues coupables des faits d’abus de confiance et d’escroquerie, précise-t-il. Leurs peines varient de dix-huit à vingt quatre mois.

«Nous allons humaniser le camp pénal»

«Nous recevons les condamnés de longtemps peine. C'est-à-dire des personnes qui ont entre 10 et 20 ans de prison. Mais pour les besoins d’entretien et d’expérimentation du système de sécurité, nous avons reçu de détenus de petites peines. Ce sont des personnes dont les condamnations varient entre 18 mois et 24 mois. Ils font présentement l'entretien des locaux, car depuis septembre dernier, les travaux de réhabilitation du camp étaient achevés. Ils sont au nombre  52 prisonniers qui sont présentement ici.», indique Amonkou Manssan, le patron du camp pénal. Et d’ajouter : « Mais je précise que ce sont des prisonniers qui ont commis des délits mineurs.  Ils assurent l'entretien des locaux. Très rapidement, les bandits de grand chemin qui sont les vrais destinataires de cette prison, seront convoyés ici. Ils viendront occuper les cellules pour purger leurs peines».  Selon lui, la particularité du camp pénal c’est que c’est une détention de longue durée et elle ne reçoit que des hommes. « Nous n'avons pas de détenus de sexe féminin ; c'est la particularité du camp pénal. Il n'y a pas de femmes ici. Il n' y a pas de prévenus, car quelqu'un qui n'a pas été jugé n'a pas le droit de venir ici. C'est une prison qui a été faite uniquement pour recevoir les hommes. Depuis longtemps, c'était la vocation du camp pénal de Bouaké. Il ne reçoit que des hommes condamnés à de longues peines », souligne le régisseur. Il ajoute qu’en plus des gardes pénitentiaires qui assurent la sécurité à l’intérieur de la détention, des éléments des forces armées viennent en appoint. «La sécurité est assurée par les gardes pénitentiaires. Nous avons besoin de 300 agents, mais pour l'heure, il y a 150 gardes qui assurent en permanence la sécurité. Nous sommes appuyés par des éléments des Frci (Forces républicaines de Côte d'Ivoire, ndlr), de la gendarmerie et de la police. Toutes ces forces sont mobilisées pour assurer la sécurité du camp pénal de Bouaké », assure notre interlocuteur dont la priorité est d’humaniser les conditions de détention des prisonniers. « Ceux qui sont là  ont droit aux visites des parents. Les jours de visite sont les mardis et les samedis. Cela est prévu dans le règlement intérieur de la prison. Donc, nous n’allons rien changer, lorsque les criminels seront transférés dans notre prison. Ils auront les mêmes droits. Ils auront droit à une séance avec les assistants sociaux pour travailler. Donc, nous ne sommes pas totalement fermés comme le penserait l'opinion », précise notre interlocuteur. «  Nous sommes plus dans le système ancien. Il s'agit aujourd'hui d'humaniser les prisons. Les pensionnaires du camp bénéficient de trois repas par jour. Ici, ils mangent tout sauf le foutou, puisqu'il n'y a personne pour leur piler l'igname ou la banane plantain. On fait le toh (pâte de farine de maïs), l'attiéké,  l’haricot, le riz et bien d’autres aliments», soutient M Amonkou qui accorde une place de choix à l’épanouissement et à la politique de réinsertion socioprofessionnelle de ces prisonniers. «Nous avons des ateliers de couture, de menuiserie et de maçonnerie. Il y a un jardin potager. Il y a aussi des activités récréatives. Mais tout se déroule à l'intérieur de la prison. Nous souhaitons obtenir des machines pour équiper davantage les ateliers de menuiserie. On a des programmes d'alphabétisation. Il y a des assistants sociaux, des maîtres d'éducation spécialisée qui sont là. Ils travaillent avec les détenus pour les aider à lire et écrire », nous confie cet homme dévoué à la tâche.


Ouattara Moussa, envoyé spécial à Bouaké














Lég : Le camp pénal de Bouaké a rouvert ses portes le 28 mars dernier

Photo : Ouattara Moussa



samedi 5 avril 2014

Agboville / Elle voulait se marier Son gigolo lui soutire 8 millions F

Agboville / Elle voulait se marier
Son  gigolo lui soutire 8  millions F

A la recherche de l’âme sœur, elle rencontre le diable en personne. Y.A Catherine est une célibataire résidant à Agboville, à une quarantaine de kilomètres de la capitale économique ivoirienne. Cette brave dame tient son restaurant et son dépôt de boissons qui lui rapportent gros. En janvier dernier, elle fait la connaissance d’A.N. En réalité, celui-ci est un gigolo qui a plus d’un tour dans son sac. Ainsi, il monte de toutes pièces des stratagèmes pour appâter la charmante Catherine qui vit dans la solitude, après son divorce. A.N fera croire à sa nouvelle conquête que son ex-femme aurait bloqué ses 40 millions FCfa se trouvant  sur son compte bancaire. Attendrie certainement par cette situation, la jeune femme mord à l’hameçon et décide de faire parler son cœur, jusqu’à ce qu’elle découvre le pot aux roses. Car en lieu et place du mariage que lui a promis son Jules, elle ne récoltera que déception.  « Son ami et lui m’ont pris en tout la somme de 8,230 millions F Cfa. Ils ont disparu depuis le mois de février dernier. J’ai mené mes investigations ; ils ont été démasqués le 12 mars dans un maquis, à Treichville», relate  la plaignante, à la barre du tribunal correctionnel d’Abidjan-Plateau, le 25 mars. Il faut préciser que Catherine a fait la connaissance d’A.N  par l’intermédiaire d’une de ses connaissances, J. que la jeune femme, en désespoir de cause, avait sollicité pour l’aider à lui trouver un homme. « Il m’a mis en contact avec lui (A.N). On a commencé notre relation. Il m’a dit qu’il était directeur de société à Abidjan. Tout allait bien, mais il a commencé à m’expliquer une série de problèmes », poursuit la victime.  Elle rapporte que  son amant lui a fait croire  qu’il avait des soucis pour régler les honoraires de son avocat. « Il m’a aussi expliqué une affaire d’achat de 29 hectares d’hévéa. A chaque fois, je me rendais à la banque pour faire des retraits », fait savoir la restauratrice.  Les sommes variaient entre 500.000 Fcfa et 1,5 million F. « Il me demandait de transférer l’argent à son ami J. via Orange money. Ce que je faisais», ajoute-t-elle. Néanmoins, elle finira par se rendre compte qu’elle a affaire à une bande d’arnaqueurs. Catherine va poursuivre l’amant indigne et son acolyte pour les faits d’escroquerie et de complicité d’escroquerie.   «Quand il m’expliquait ses problèmes, je volais à son secours, car je ne voulais pas le perdre. Mais à la longue, j’ai découvert son mensonge », explique l’opératrice économique qui réclame le remboursement de la totalité de son argent. A la barre du tribunal, A.N. et son co-accusé ne reconnaissent pas les faits. Pis, ils ne manquent pas de tourner en dérision la victime.  Il n’en fallait pas plus pour provoquer la colère du parquet. «M. le président, vous constatez avec moi que les prévenus qui se tiennent à votre barre n’expriment aucun remord. Ils ont du mépris pour la victime. Cette femme a placé une confiance aveugle à celui qui lui avait promis le mariage. Ce dernier s’est retourné contre elle pour lui soutirer toute son épargne», rappelle la magistrate. Elle demande  alors au juge de déclarer d’inculper les prévenus et les condamner à 36 mois de prison ferme, assortis d’une amende individuelle. Le juge pénal valide le réquisitoire du ministère public. A la fin de leur peine, ils doivent remettre à leur victime  la somme de 8,230 millions F Cfa, à titre de dommages et intérêts.

Ouattara Moussa

Lég : Une vue des restauratrices qui travaillent pour gagner leur vie.     
           

De retour d’une mission Quatre gendarmes tués dans un accident

De retour d’une mission

Quatre gendarmes tués dans un accident

Des gendarmes sont morts, hier (mercredi 3 avril), dans un terrible accident de la circulation. Le drame s’est déroulé sur la voie express Yopougon-Adjamé, alors que ces sous-officiers rejoignaient leur base, à la caserne de gendarmerie d’Agban. 

La gendarmerie est en deuil. Quatre éléments de l’Unité d’intervention de la gendarmerie nationale (Uign) ont trouvé la mort, hier à 4 heures 10 minutes du matin. Il s’agit du maréchal des logis en chef (Mdl/c) Kossé Blada Léonce, des Mdl Assi Yapi Odilo, Kacou N’Zué Gaël et Atta Koua. L’accident de la circulation s’est déroulé juste après le pont de la ferraille, sur la voie express Yopougon-Adjamé. Ces quatre hommes du colonel Basanté Badra, commandant de l’Uign, ont été tués sur le coup. Les corps ont été incarcérés dans leur véhicule de type 4x4 (marque Prado immatriculé 897CU01) réduit en épave par la violence du choc. Selon les témoignages, les quatre gendarmes rentraient à leur base, à la caserne de gendarmerie d’Agban, après une mission commandée. D’après le Centre de coordination des opérations et de transmissions (Ccot) du Groupement des sapeurs-pompiers militaires (Gspm), le véhicule aurait dérapé, avant de s’encastrer dans le bloc de béton soutenant un panneau publicitaire. La violence de l’impact  a transformé l’engin en un tas de ferrailles. La promptitude des éléments du colonel Issa Sakho, commandant du Gspm,  n’a pas permis de sauver la vie à ces soldats. A l’aide d’un engin de désincarcération, les soldats du feu ont découpé le véhicule accidenté en morceaux, afin de retirer les corps des gendarmes. Informé, le général de division Gervais Kouassi, commandant supérieur de la gendarmerie, s’est rendu sur le lieu du drame. Les dépouilles mortelles du Mdl/c Kossé et de ses trois frères d’armes ont été transférées à la morgue de l’Hôpital militaire d’Abidjan (Hma).

Ouattara Moussa


Lég : Le général de division Gervais Kouassi a constaté le drame, en se rendant sur place.